l’Office renonçât à l’impression de ses catalogues et répertoires. Ce qu’il a publié jusqu’ici est insuffisant et, avec la méthode employée, nous doutons qu’il arrive à faire mieux. L’argent et les efforts dépensés de ce côté pourront être concentrés sur le répertoire manuscrit, qui est la partie originale et utile de l’œuvre. Pour ce répertoire manuscrit le classement décimal pourra être conservé, d’autant que les directeurs de l’Office y ont joint des classemens par noms d’auteurs et titres de livres. Ce répertoire manuscrit, qui est déjà une œuvre considérable, avancera rapidement. La méthode américaine donne une grande facilité de classement. La grossièreté de l’œuvre, ses imperfections n’auront plus grands inconvéniens, puisqu’il ne s’agira plus de leur donner, par l’impression, un caractère définitif et immuable. Et l’Office ne tardera pas à posséder une source d’informations bibliographiques où l’on viendra s’alimenter de tous les points de l’Europe. Les rétributions légitimement demandées pour les renseignemens fournis, jointes à la généreuse subvention du gouvernement belge, alimenteront l’œuvre, qui ne tardera pas à devenir pour la Belgique un sujet d’orgueil.
Quant aux desiderata des bibliographes, qui sont en l’espèce ceux de tous les savans et de tous les écrivains, ils seront peut-être satisfaits de la manière suivante.
Nous avons deux questions à traiter. Sur la première on est généralement d’accord, et nous croyons qu’elle est en voie de trouver sa solution définitive.
Il faut distinguer dans tout livre deux choses, l’âme et le corps, s’il nous est permis de nous exprimer ainsi. Prenons, par exemple, une édition des Méditations de Lamartine. On peut l’envisager au point de vue matériel, considérer l’édition, le format du livre, la date et la qualité de l’impression, l’envisager avec les yeux d’un bibliophile. On peut, d’autre part, sans se préoccuper de l’aspect matériel, n’en considérer que le contenu, ne voir dans le livre que l’œuvre du poète. Ce sont deux ordres d’idées absolument dissemblables et qu’il faut se garder de confondre en bibliographie.
Prenons le premier aspect, le livre envisagé comme livre, au point de vue matériel. Le jour où nous aurons constitué un