Chimay et Rocroi ; — l’armée russe (150 000 hommes sous Barclay de Tolly) par Saarlouis et Saarbruck ; — l’armée du Haut-Rhin (210 000 Autrichiens, Wurtembergeois, Hessois et Badois sous Schwarzenberg) par Sarreguemines, Haguenau, Huningue et Bâle. Ces quatre grandes armées marcheraient concentriquement sur Paris, les Anglo-Prussiens par Péronne et Laon, les Austro-Russes par Nancy, Lunéville et Langres.
A l’extrême gauche, l’armée de la Haute Italie (38 000 Autrichiens et 12 000 Piémontais sous Frimont) et l’armée autrichienne de Naples (25 000 hommes sous Bianchi), passeraient les Alpes et se dirigeraient, la première sur Lyon, la seconde sur la Provence où ses opérations seraient secondées par l’escadre anglaise de la Méditerranée.
Napoléon, par des rapports secrets de Vienne et de Bruxelles, connaissait d’une façon générale les forces et les projets de l’ennemi. Deux plans de campagne se présentèrent à son esprit.
Le premier plan consistait à masser sous Paris les 1er, 2e, 3e, 4e et 6e corps, la garde, la réserve de cavalerie et l’armée du Rhin (ou 5e corps) ; à concentrer sous Lyon l’armée des Alpes et le corps du Jura ; et à laisser les coalisés s’engager dans le réseau des places fortes, bien approvisionnées et défendues par environ 150 000 gardes nationaux mobilisés, militaires retraités, canonniers de la ligne, vétérans, douaniers, gendarmes et gardes nationaux urbains. Les armées alliées, devant passer les frontières le 1er juillet seulement, ne pourraient arriver dans le rayon de Lyon que le 15 ou le 18 et dans le rayon de Paris que le 25. À cette date du 25 juillet, les retranchemens de Paris seraient achevés ; la garnison compterait 30 000 hommes des dépôts de la ligne et de la garde, 18 000 tirailleurs fédérés et 36 000 gardes nationaux ; l’armée concentrée sur Paris aurait 200 000 soldats ; et il resterait environ 120 000 hommes dans les dépôts et 160 000 hommes en recrutement.
Comme des 646 000 alliés qui entreraient en France, 75 000 manœuvreraient dans le Lyonnais et la Provence, et que,