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général de division, lequel exercera le commandement en chef de l’armée coloniale. Il prendra les ordres du ministre relativement aux effectifs à entretenir dans chaque colonie et aux emplacemens à affecter aux troupes. Il lui rendra compte de tout ce qui sera de nature à l’intéresser, lui soumettra les projets de décrets relatifs à l’avancement et aux décorations, ainsi que le projet de budget de l’armée coloniale. Les commandans supérieurs des troupes correspondront avec lui. Il aura sous sa direction tout ce qui est relatif au personnel et au matériel : d’une part, le recrutement, l’instruction des troupes, l’avancement ; de l’autre, l’armement, l’habillement, l’équipement, le campement, le service de la solde. Il sera assisté par deux généraux de brigade sous-directeurs et un certain nombre de bureaux à la tête desquels seront des officiers ou des commissaires coloniaux, ces derniers pour les services administratifs. Le comité technique actuel sera remplacé par un état-major général dans lequel seront centralisés tous les renseignemens relatifs au service militaire colonial ; on y rattachera des sections géographique, cartographique et même ethnographique. Le commandant en chef établira les tableaux d’avancement de concert avec les deux généraux de division inspecteurs généraux de l’infanterie et de l’artillerie et les chefs des autres services, en ce qui concerne le personnel de ces services. Enfin, il aura auprès de lui un conseil de défense dans lequel seront débattues toutes les questions concernant la garde et la défense des colonies et dont le ministre aura la présidence. Feront partie de ce conseil les deux généraux inspecteurs, le chef d’état-major et un certain nombre d’officiers généraux et supérieurs désignés parmi ceux qui ne sont pas pourvus pour le moment de commandemens à l’extérieur. Dans ces conditions le fonctionnement de l’armée coloniale ne laissera rien à désirer et sera même supérieur, croyons-nous, à ce qu’il a jamais pu être.

M. Cavaignac, auteur d’une proposition de loi relative à l’armée coloniale, l’a accompagnée d’un exposé des motifs dont on peut ne pas approuver les conclusions, mais qui n’en constitue pas moins une étude consciencieuse et très remarquable de la question. Parmi les objections qu’il élève contre le rattachement de l’armée coloniale au Ministère des Colonies, nous retenons les deux suivantes : « L’élément militaire ne tarderait pas à prendre la prépondérance dans le ministère et à mettre la main sur les affaires civiles, non seulement par le recrutement supérieur