En 1874, une concurrence acharnée, faite par la Compagnie transatlantique allemande à celle de Hambourg-Amérique, met les deux sociétés rivales dans une situation des plus critiques, mais dès 1875, elles renoncent à se faire la guerre : la Packetfahrt absorbe la Transatlantique en lui rachetant sa flotte. Toutefois la prospérité ne revint pas aussitôt. L’exercice de 1876 se clôt avec une insuffisance de 3 1/2 millions de marcs. En 1877, on réduit le capital de 22 1/2 à 15 millions. En 1878, on rentre dans l’ère des dividendes : 7 pour 100 furent distribués, puis 6 1/2 en 1879, 10 pour 100 en 1880, 12 pour 100 en 1881. En cette année, la Compagnie commence la construction de navires plus rapides et augmente sa flotte de façon à avoir deux départs par semaine pour New-York, l’un direct, l’autre avec escale au Havre. En 1884, les navires de la Compagnie parcoururent plus d’un million de milles marins : mais la concurrence entre les diverses lignes était acharnée. En 1886, une entente fut conclue avec la ligne allemande de l’Union, après quoi de nouveaux navires, à marche plus prompte encore, furent commandés. En 1888, le capital fut porté à 30 millions de marcs ; les 37 vapeurs de la Compagnie jaugeaient 106 000 tonnes. A partir de 1895, les navires font escale au départ à Southampton et Cherbourg, et au retour à Plymouth et Cherbourg.
Aujourd’hui, la Hamburg-Amerikanische Packetfahrt Gesellschaft est la première société de navigation du monde : à son tonnage total de 336 889 tonnes, la plus puissante des compagnies anglaises (Peninsalar Oriental) ne peut en opposer que 286 734, et la principale des nôtres, celle des Messageries maritimes, 2i6 986, soit environ les deux tiers. Elle ne cesse de développer son trafic, songe à absorber d’autres entreprises, comme la compagnie allemande qui dessert la ligne de Kingsin, conclut pour quinze ans une entente avec le Norddeutscher Lloyd, afin de partager avec lui la subvention gouvernementale et de se charger du service des postes en Extrême-Orient.
Depuis 1836, le tonnage de la flotte hambourgooise a augmenté de 2 544 pour 100 ; depuis 1861, de 425 pour 100. Celui de la flotte brêmoise a augmenté dans les mêmes périodes de 1623 et 253 pour 100. L’ensemble en représente une valeur d’un demi-milliard de marcs, qui, par suite des amortissemens opérés, figurent dans les livres pour environ 400 millions.
Le développement de la construction navale n’a pas été moins