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Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 148.djvu/189

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QUESTIONS SCIENTIFIQUES

L’HEURE LÉGALE

LES FUSEAUX HORAIRES. — LE MÉRIDIEN INITIAL

Le 24 février dernier, la Chambre des députés adoptait un projet de loi, dû à l’initiative parlementaire et ayant pour objet de fixer à nouveau l’heure légale de notre pays. Il était ainsi formulé : l’heure légale, en France et en Algérie, est l’heure, temps moyen, de Paris, retardée de 9 minutes 21 secondes.

Quelques années plus tôt, le 15 mars 1891, une autre loi, votée sur l’initiative du Gouvernement, avait déjà établi « l’heure nationale », c’est-à-dire l’heure unique remplaçant dans toute l’étendue du territoire l’infini particularisme des heures locales. C’était — ou ce devait être, car cette loi a été mal obéie — » l’heure, temps moyen, de Paris. » Défendons-nous d’un premier mouvement de surprise à voir le Parlement en cette affaire qui fut autrefois celle des Observatoires et avant tout du soleil. La civilisation nous oblige à corriger la nature ; et c’est, depuis longtemps, l’appareil législatif ou gouvernemental qui a dû nous mesurer le temps et régler nos montres. Quoi qu’il en soit, il s’agit donc cette fois, après sept ans d’usage, de modifier l’heure primitivement adoptée, l’heure temps moyen de Paris ; celle même qu’un règlement de M. de Chabrol avait imposée en 1816 à toutes