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les variations amplifiées de l’image, qu’il produit, qui forment les lettres et les mots.

Ce système est très fatigant pour les opérateurs, dont il exige, en pleine obscurité, une attention soutenue. En outre, il ne laisse aucune trace des signaux transmis. Aussi lui a-t-on substitué un procédé différent, dans lequel les oscillations sont communiquées à un stylet léger, formé d’un tube très lin rempli d’encre très fluide, qui laisse les traces de son mouvement à droite ou à gauche sur une bande de papier. C’est le syphon recorder de Sir W. Thompson (Lord Kelvin).

Les Compagnies télégraphiques sous-marines étudient, en ce moment même, un système nouveau qui permettrait la transmission directe des caractères imprimés. Ce système, dont l’inventeur est M. Ader, nous fournirait des dépêches transatlantiques semblables à celles que transmettent aujourd’hui les grandes artères télégraphiques terrestres.


VI

Si la télégraphie électrique a été à son point de départ une invention française, celle de Chappe, et si les noms d’Arago, Ampère, Becquerel, Pouillet sont associés à ses origines ; si la téléphonie a eu pour précurseur, sinon pour inventeur, un ingénieur français, Charles Bourseul ; il faut reconnaître que la télégraphie sous-marine est une invention et a été, jusqu’à ce jour, une industrie presque exclusivement anglaise. Le gouvernement anglais l’a soutenue, développée et subventionnée, avec un soin jaloux, qui mérite d’être imité.

On verra plus loin que la presque totalité des lignes existantes appartient à des sociétés anglaises, et il n’est pas sans intérêt, malgré l’aridité de cette nomenclature, de donner le nom des sociétés, l’indication des lignes qu’elles exploitent et l’importance des capitaux qui sont engagés dans ces entreprises.

Ces Compagnies se divisent en trois groupes principaux : le groupe de l’Amérique du Nord ; le groupe de l’Amérique du Sud ; le groupe d’Orient et d’Extrême-Orient.

Le premier comprend les Compagnies suivantes :

Anglo-American Telegraph, qui possède l’un des câbles atterrissant à Brest, et trois autres câbles entre l’Europe et l’Amérique. Longueur du réseau, 15 200 kilomètres.