quantités variaient selon l’époque de création des bons présentés.
La même année, un emprunt de 18 millions, connu sous le nom d’emprunt du loyalisme (Loyalty loan), nous montre une combinaison encore plus curieuse. Chaque souscripteur apportant 100 livres à l’Échiquier reçoit 112 livres et demie en un titre de 5 pour 100, ne pouvant être remboursé que trois ans au plus tôt après que tous les autres 5 pour 100 alors en circulation l’auraient été ; toutefois les propriétaires de ces titres avaient, de leur côté, le droit d’en exiger, deux ans après la signature d’un traité de paix définitif, soit le remboursement au pair, soit l’échange en 3 pour 100 à raison de 133 livres pour chaque 100 livres de 5 pour 100.
Nous voyons à la même époque l’Angleterre émettre, pour compte de l’empereur d’Allemagne, un emprunt de 1 620 000 livres, qui ne fut liquidé qu’en 1824 par un arrangement avec l’Autriche.
Chacune des années suivantes est marquée par une ou plusieurs opérations de crédit, dont la plupart rentrent dans l’un des types que nous venons d’indiquer. Beaucoup d’emprunts sont émis en partie pour compte de l’Angleterre, en partie pour celui de l’Irlande ; certains d’entre eux, comme celui de 1 500 000 livres en 1806, exclusivement pour ce dernier. Des options sont données, à des reprises fréquentes, aux souscripteurs, qui choisissent eux-mêmes le type de rente qui leur convient le mieux : soit un intérêt élevé avec un capital égal ou légèrement supérieur à la somme versée, soit un intérêt moindre avec une majoration énorme de capital. Le Trésor, en d’autres cas, fixe à l’avance les variétés de titres qu’il donne pour un même emprunt à chaque souscripteur : en 1812, par exemple, un versement de 100 livres donne droit à 20 livres en consolidés 3 pour 100, 100 livres en 3 pour 100 réduit (reduced), 20 livres en 4 pour 100 et 48 annuités de 6 shillings 11 pence. Les emprunts se succèdent avec une rapidité croissante à mesure que la conflagration s’étend et que la lutte devient plus ardente. Il serait fastidieux de donner le détail de ces opérations, dont l’énumération seule serait trop longue : en une année, l’Angleterre alla jusqu’à emprunter 65 millions de livres, plus de 1 600 millions de francs. En 1817, le total de la dette anglaise et irlandaise atteignait 800 millions de livres sterling, c’est-à-dire 20 milliards de francs.