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L’EXISTENCE D’UNE IMPÉRATRICE
JOSÉPHINE DES TUILERIES

DERNIÈRE PARTIE[1]


III

Comment l’Impératrice suffit-elle à de pareilles dépenses, et quelles sont donc ses ressources régulières ?

En droit, la pension de toilette est fixée à 360 000 francs ; ce n’est qu’en 1809 qu’elle atteint 450 000 francs, mais, au moyen de prélèvemens sur la Cassette, de supplémens alloués à diverses occasions, et de ses revenus personnels, elle a posé en recette pour cet article, de 1804 à 1809, 3 444 623 fr. 57, soit près de 600 000 francs par an : cela ne fait pourtant que la moitié de ce qu’elle dépense réellement, car, chaque année, les dettes s’accumulent et, presque chaque année, l’Empereur est obligé de combler l’arriéré : il paye, en l’an XII, 701 873 francs ; en 1806, 650 000 francs ; en 1807, 391 090 francs ; en 1809, 60 000 francs ; en 1810 pour terminer 1 400 000 francs ; au total : 3 202 957 francs, ce qui porte la dépense générale, presque uniquement de toilette, à 6647 580 fr. 57 : onze cent mille francs par an.

Ce chiffre serait inexplicable, même avec la prodigalité la plus folle, si les bijoutiers ne figuraient pas dans le compte de la toilette : les bijoux achetés représentent dans les dépenses acquittées par Joséphine 1 625 664 fr. 60, — près de la moitié, — et autant dans les dettes payées par l’Empereur. Tous les grands

  1. Voyez la Revue du 1er septembre.