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« Le Gouvernement de la République a ainsi voulu organiser un enseignement qui offrît aux cultivateurs des écoles répondant aux conditions culturales de toutes les régions agricoles de la France ; ainsi, l’agriculture générale, les cultures industrielles, la viticulture, l’horticulture, l’arboriculture, la laiterie, la sucrerie, la distillerie, le drainage et les irrigations, la sériciculture, la pisciculture, l’élevage et l’engraissement des volailles, etc., ont leurs écoles particulières ; d’un autre côté, toutes les classes de la population rurale ont la possibilité de faire acquérir à leurs enfans une instruction professionnelle, en rapport avec leur condition et appropriée à leurs futurs besoins. L’ouvrier rural a la ferme-école pour s’initier au maniement de l’outillage perfectionné, aux méthodes de bonne culture ; le petit cultivateur trouve à sa portée les écoles pratiques où le temps des élèves est partagé par moitié entre les leçons théoriques et les travaux des champs et de l’intérieur de la ferme ; la moyenne et la grande culture ont les Ecoles nationales, dont l’objectif est d’instruire leurs élèves en vue de l’exploitation des fermes et des domaines ruraux ; les jeunes gens les mieux doués et qui veulent se consacrer à la haute direction, à l’enseignement, ou aux recherches scientifiques, ont l’Institut agronomique pour se préparer à leur destination…

« Pris dans son ensemble, notre enseignement agricole, tel qu’il fonctionne actuellement, ne comprend pas moins de 82 écoles de tous degrés, ainsi qu’un enseignement nomade qui s’appuie surplus de 3 000 champs de démonstration et dont les conférences sont suivies par plus de 200 000 cultivateurs. Le budget affecté au fonctionnement de ce service, en y comprenant les Ecoles forestières et l’Ecole des haras, atteint le chiffre de 4 millions de francs. Le moment est venu de juger dans son ensemble et dans ses résultats cette œuvre immense d’instruction et d’éducation agricole, entreprise depuis près de trente ans.

« Il n’est pas douteux qu’elle a créé partout un courant de progrès très profitable à l’Agriculture et dont elle recueille aujourd’hui les fruits ; c’est grâce à cet entraînement puissant et à l’émulation générale qu’il a provoquée, que nous avons vu mettre de plus en plus en valeur les portions stériles et improductives de notre territoire, dans des proportions considérables, tout en améliorant sans cesse la qualité de nos produits.

« D’une façon générale, notre enseignement agricole a donc porté ses fruits et a profité largement à tous les producteurs. Mais