Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 150.djvu/866

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Déjà, à la même époque, d’autres électriciens avaient réalisé des types de machines dynamo-électriques, moins coûteuses, plus puissantes et d’un emploi plus commode. Gramme surtout, puis Siemens, en Allemagne, suivis bientôt par de nombreux inventeurs, ont été les initiateurs de la construction de modèles répondant de plus en plus aux exigences croissantes de l’industrie. Les plus grosses machines « l’Alliance » absorbaient une force maxima de trois à quatre chevaux-vapeur. Les machines électriques construites aujourd’hui atteignent une puissance de plusieurs milliers de chevaux. Celles qui ont été construites en vue de capter les chutes du Niagara sont de cinq mille chevaux.

Le mode de fonctionnement des machines dynamo-électriques est difficile à expliquer d’une façon suffisamment claire, sans le double concours d’un langage scientifique précis et de dessins figuratifs soutenant la description. Nous allons cependant tenter d’en donner au moins une idée.

Toute machine de ce genre a deux organes principaux : les électro-aimans inducteurs qui déterminent la production du courant dans les bobines, et l’anneau induit, tournant avec une grande vitesse dans le champ magnétique, créé par les premiers.

Autant de mots à expliquer. L’électro-aimant comporte un noyau de fer doux, autour duquel est enroulé un fil de cuivre de grosseur variable, protégé par une enveloppe isolante, généralement en soie. Les spires successives de ce conducteur, soigneusement juxtaposées, se superposent ensuite en plusieurs couches, comme le fil de coton ordinaire dans la bobine sur laquelle il s’enroule. Un électro-aimant rappelle, du reste, dans sa construction, une bobine dans l’axe de laquelle serait placée la barre de fer doux qui doit acquérir l’aimantation. Cet organe, inerte tant que le fil n’est traversé par aucun courant, devient actif dès qu’il est mis en communication avec un générateur d’électricité. Le noyau de fer s’aimante et reste aimanté tant que le courant passe.

En disposant convenablement une série d’électro-aimans, on arrive à créer un milieu spécial, qu’on appelle champ magnétique, et à délimiter une portion de l’espace dans laquelle le magnétisme est perceptible à l’aide d’une boussole, comme la chaleur est constatée, à l’aide d’un thermomètre, autour d’un corps dégageant du calorique.

Si, maintenant, dans ce milieu qui est le siège de phénomènes magnétiques, on fait tourner, avec une grande vitesse, soit une