Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 150.djvu/876

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’autre, aux rails eux-mêmes. Le circuit est donc ouvert si aucune voiture ne circule sur la voie. Quand, au contraire, une voiture vient à entrer sur la ligne et que, par un système quelconque, on établit une connexion entre le fil supérieur et le rail, le circuit est fermé par la voiture. En pratique, le châssis de celle-ci porte une dynamo qui actionne l’essieu moteur du tramway. Le courant du fil supérieur est recueilli à l’aide d’une longue tige métallique qui porte, à son extrémité, une petite poulie en cuivre dont la gorge vient rouler au-dessous du fil. C’est par cette poulie, ou trolley, que le courant électrique pénètre dans la dynamo et lui imprime un mouvement de rotation. Le courant retourne au réservoir commun par les rails.

Ce procédé est si simple, d’une pratique si commode, que l’industrie des tramways électriques par trolley s’est développée au-delà de toute prévision. Avant peu d’années, il n’est pas une ville de France, d’une importance moyenne, qui ne sera dotée de son réseau municipal. De l’intérieur de la ville, ce réseau poussera des pointes jusqu’à la banlieue, jusqu’aux villages voisins et, bientôt, notre pays possédera un réseau de communications secondaires, qui remplira les mailles du grand réseau des chemins de fer.

Dans l’énumération de toutes les applications de l’électricité, il faut ajouter l’électro-métallurgie, car il n’est, pour ainsi dire, pas de branche de l’art de l’ingénieur à laquelle elle ne soit appelée à donner un utile concours.

L’application de l’électricité aux procédés de préparation et de réduction des métaux comprend deux branches principales : l’électro-métallurgie par voie humide ; l’électro-métallurgie par voie sèche.

La première a été pendant longtemps limitée à la galvanoplastie, mais depuis que l’on connaît un moyen d’obtenir des courans plus intenses que ceux des piles, diverses industries électrométallurgiques par voie humide ont pris naissance et ont créé une branche absolument nouvelle d’applications industrielles de l’électricité. La galvanoplastie, découverte par Jacobi, a pour but la reproduction en relief, par un dépôt métallique, d’objets moulés en creux. L’électrotypie qui permet d’obtenir des planches de cuivre, reproduisant des gravures, en est l’une des applications les plus intéressantes.

L’argenture, la dorure, le cuivrage, le nickelage et, d’une