L’Empereur avait conçu, combiné, conduit tout seul jusqu’à la guerre l’affaire italienne, instruisant le public par des articles du Journal officiel et consultant à peine ses ministres. Au moment de passer les Alpes, il fallut cependant s’expliquer avec les députés, car, sans leur consentement, il ne pouvait ni remuer un homme ni disposer d’un écu.
Ces députés n’étaient plus ceux qui avaient été nommés après 1852. Ils sortaient d’élections faites en juin 1857. En grande majorité ils étaient des candidats officiels. Montalembert, vigoureusement combattu, n’avait point été réélu. Cependant le gouvernement n’avait pu empêcher l’arrivée de deux groupes d’indépendans, appartenant, l’un à l’opinion conservatrice, l’autre au parti républicain. Les conservateurs étaient Brame, Plichon, Curé ; les républicains, dans l’ordre de leur élection : Emile Ollivier, Darimon, Hénon, Jules Favre, Ernest Picard, les Cinq
De haute taille, la poitrine largement ouverte, la tête vaste et forte, éclairée par des yeux charmans, fins et doux, couronnée