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REVUE SCIENTIFIQUE

L’APPENDICITE


F. Legneu, L’appendicite, Masson et Cie. 1897, Paris. Ch. Monod et J. Vanverts, L’appendicite, Masson et Cie, Gauthier-Villars et fils, 1898, Paris.


La médecine est sujette de la mode. Il y a des remèdes en vogue ; ii y a des nouveautés, en fait de traitement et d’opérations ; il y a des maladies en faveur. L’appendicite en est une. C’est une affection nouvelle ; on entend bien que nous voulons dire : nouvellement définie et nommée. Il y a dix ans, personne n’en savait l’existence, ni médecins, ni malades. Aujourd’hui, elle est connue de tous. Chacun voit autour de soi des gens qui en ont été atteints ; les uns ont été guéris par la bonne nature ; mais d’autres ont été sauvés par une opération opportune qui les a séparés de leur appendice. À côté de ceux-là, malades caractérisés, il y a le grand nombre des malades méconnus, de ceux qui ont été légèrement atteints, et dont l’affection atténuée et bénigne n’a pas été diagnostiquée. Au total, c’est donc une affection répandue, très répandue même, et, pour employer l’expression de deux de ses historiens, MM. Ch. Monod et J. Vanverts, « follement fréquente. » C’est pour cela sans doute que le public, si exposé à cet accident, souvent bénin, mais quelquefois grave, s’est intéressé à le connaître. La question de l’appendicite, qui depuis ces dernières années a si souvent défrayé les séances des sociétés compétentes, la Société de Chirurgie, la Société médicale des Hôpitaux et l’Académie de Médecine, n’est pas restée confinée dans ces milieux spéciaux. Elle a été portée devant l’Académie des Sciences, et de temps à autre, par la presse scientifique, devant la masse des lecteurs.