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L’HISTOIRE DE L’ART
DANS
L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

Depuis dix-sept ans que j’ai l’honneur de siéger dans les conseils dont les décisions règlent toute la marche de notre enseignement public, parmi tous les programmes à la rédaction desquels je me suis associé, souvent par devoir plus qu’avec conviction, s’il en est un que je me sois appliqué à soutenir et à améliorer, c’est celui qui, soumis au Conseil supérieur dans sa session extraordinaire de juin 1891, a été comme la charte de fondation du nouveau système d’enseignement qui fut alors établi sous le nom d’Enseignement secondaire moderne. Pour parler franc, ce qui, là, m’intéressait tout particulièrement, c’était la disposition du plan d’études par laquelle, dans la classe de la division littéraire que l’on appelait la Première moderne, trois heures par semaine étaient partagées entre l’Histoire de la Civilisation et l’Histoire de l’Art ; c’était, dans les soixante pages des programmes annexés à ce plan[1], les quatre pages spécialement consacrées à cette dernière histoire[2].

Pour la première fois, les élèves de nos lycées allaient s’entendre dire que l’art d’un peuple est, au même titre que sa littérature, la libre et sincère traduction de ses sentimens les plus profonds et de ses plus hautes pensées. Leur attention serait appelée sur les chefs-d’œuvre de la sculpture et de la peinture qui remplissent nos musées, sur ces édifices, monumens du génie de

  1. Bulletin administratif du ministère de l’Instruction publique, t. XLIX, p. 606-666.
  2. Ibid., p.636-640.