Je soussigné, chargé par l’Administration de Police intérieure de la maison de détention de cette commune, reconnais avoir reçu du citoyen Castellane, y détenu, la somme de 250 livres, 3 sols, à quoi il a été taxé pour sa portion contributive dans les frais de nourriture et autres de ladite maison, pendant le mois de germinal, à raison de 83 livres, 7 sols, 8 deniers par décade. Dont quittance.
À Montagne-Bon-Air, le 1er floréal, an deuxième de la République une et indivisible.
BRETON.
En ce temps-là, Montagne-Bon-Air était, comme l’on sait, le nom républicain de Saint-Germain-en-Laye. Quant au citoyen Castellane, c’était le père de ce Boniface de Castellane qui devait, plus tard, devenir maréchal de France, et dont la figure, grâce à la publication de son Journal et de sa Correspondance, nous apparaît aujourd’hui comme une des plus piquantes incarnations du vieil esprit militaire français.
Le détenu de Montagne-Bon-Air s’appelait, de son vrai nom, le marquis Boniface-Louis-André de Castellane. Né à Paris en 1758, il avait d’abord suivi la carrière des armes ; et il était