Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 156.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

compagnies de chemins de fer sont liquidées ou réintégrées au budget ordinaire, hors duquel ne figurent plus que les subventions et avances pour travaux de chemins de fer. Voici les années saillantes de la période :


1869 2 013millions.
1870 3 625 —
1871 3 139 —
1872 2 807 —
1876 3 065 —
1878 3 401 —
1881 3 710 —
1883 3 842 —
1897 3 545 —
1900 3 592 —

Comparées à ce qu’elles étaient avant la guerre allemande, nos dépenses ont donc augmenté de près de 80 pour 100, 3 592 contre 2 013 millions. Gardons-nous de croire que cette augmentation soit due exclusivement aux frais de la guerre et à ses conséquences même indirectes : en 1872, c’est-à-dire une fois la paix conclue, le total des dépenses n’était que de 2 milliards 807 millions ; en 1876, il dépassait à peine 3 milliards, dont plus de 300 millions étaient consacrés aux comptes de liquidation. C’est donc de plus d’un demi-million que nos dépenses ont augmenté en pleine paix. En réalité, il faudrait même dire de 700 millions : car, les conversions de rentes ayant allégé de près de 115 millions (le service de la dette, et les garanties d’intérêt à payer aux compagnies de chemins de fer ayant diminué de plus de 80 millions par rapport au chiffre maximum atteint en 1887, nos charges ont ainsi été) réduites d’environ 200 millions. L’étape la plus fâcheuse a été franchie en un bien court espace de temps : de 1876 à 1878, les dépenses ont sauté de 3 065 à 3 401 millions, c’est-à-dire qu’en deux ans, elles ont fait un bond tel qu’il a fallu ensuite vingt-deux ans pour parcourir une distance inférieure de moitié, de 3 401 à 3 592 millions. De 1878 à 1883, le total du budget s’est même élevé à un chiffre supérieur à celui d’aujourd’hui : mais le budget extraordinaire dépassait alors 600 millions de francs, en grande partie consacrés à des constructions de chemins de fer, pour lesquelles il paraissait légitime de demander des capitaux à l’emprunt et non pas à l’impôt.

Ce ralentissement du taux d’accroissement de nos dépenses est considéré par les optimistes comme un symptôme heureux :