ou un déficit, lequel seul figure au budget général de l’Etat : 1° fabrication des Monnaies et Médailles ; 2° Imprimerie nationale ; 3° Légion d’honneur ; 4° caisse des Invalides de la marine ; 5° Ecole Centrale des arts et manufactures ; 6° Caisse nationale d’épargne ; 7° chemin de fer et port de la Réunion ; 8° chemin de fer du Soudan ; 9° chemins de fer de l’Etat.
Toutefois ces 3 522 millions que nous payerons à l’État l’année prochaine ne doivent pas être considérés comme formant la charge du contribuable : il y a lieu, en bonne justice, d’en déduire certains montans qui sont ou bien la rétribution directe d’un service rendu par l’Etat à un certain nombre de citoyens qui l’en récompensent directement, ou le produit du domaine public. Examinons à ce point de vue les recettes de notre budget. Les contributions directes et les taxes qui leur sont assimilées sont un véritable impôt, en échange duquel ceux qui le paient ne reçoivent rien, sinon les services généraux que l’Etat rend à tous les citoyens et qui peuvent être considérés comme le prix de l’impôt : police intérieure, justice, instruction, entretien des voies de communication et bâtimens publics, défense nationale, relations extérieures. Les produits de l’enregistrement, du timbre, des douanes, des contributions indirectes, des sucres, ne font que renchérir un certain nombre d’opérations qui pourraient s’accomplir, ou de denrées qui pourraient s’obtenir sans l’aide de l’Etat, dont l’intervention en cette occurrence n’a d’autre effet que de majorer le coût des unes et le prix des autres.
Au contraire, au chapitre des monopoles et exploitations industrielles de l’Etat, nous devons chercher à distinguer, dans les recettes publiques, ce qui constitue l’impôt de ce qui est le prix des objets fournis par l’Etat en échange de l’argent qu’il reçoit. Considérons par exemple les 446 millions produits par la vente des allumettes, des tabacs et des poudres. Les Français qui achètent des allumettes, des cigares et des munitions de chasse ou de guerre pourraient se les procurer à bien meilleur compte si la fabrication et le commerce en étaient libres ; mais ils ne les auraient pas pour rien : l’impôt que nous acquittons de ce chef n’est donc pas de 446 millions, mais de la différence entre ce total et le prix auquel nous pourrions nous procurer les mêmes allumettes, les mêmes cigares, les mêmes poudres, si le monopole n’existait pas. Des calculs exacts à ce sujet demanderaient une minutie d’investigation qui nous ferait sortir du cadre du présent