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Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 156.djvu/956

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C’est le moment de parler de ce comité, qui est la création propre du Congrès. Il sera le pouvoir exécutif du parti et tout devra lui être subordonné. Pour cela, on a défini le parti socialiste par l’énumération des élémens dont il se compose. Ce sont d’abord ce qu’on appelle les cinq organisations nationalement constituées, autrement dit les anciennes sectes et les indépendans : c’est le vieux stock du parti, appelé à se transformer avec les besoins nouveaux, mais qui a une existence historique dont il a fallu tenir compte. Viennent ensuite les fédérations régionales et départementales autonomes, ou plus simplement les comités électoraux : il est à croire qu’avec l’extension du socialisme et les mœurs nouvelles qui s’y établissent, ces fédérations prendront une importance de plus en plus grande, et remplaceront un jour les organisations primitives. Si le but désormais assigné à tous les efforts est la conquête des, pouvoirs publics, les anciennes sectes, qui avaient si peu de prise sur les masses, devront disparaître. Leur credo trop rigide sera remplacé par des programmes plus vagues et plus élastiques, propres à fournir la matière de professions de foi électorales. L’avenir est là. En troisième bleu, viennent les syndicats ouvriers socialistes : nous avons dit que, malgré toutes les avances qu’on leur a faites, ils se sont tenus à l’écart, conservant à l’égard du Congrès une attitude circonspecte ; mais ils n’en sont pas moins un des élémens essentiels du socialisme, et peut-être même le plus vivant. Enfin, les coopératives socialistes. Voilà les cadres du parti, et les « organisations » dont il se compose officiellement. On saura désormais quels groupemens devront envoyer des délégations aux-futurs congrès. Il y en aura un tous les ans, et il se tiendra chaque année dans une région différente. Ils exerceront un pouvoir de contrôle et d’impulsion, tandis que le comité général, formé lui aussi de délégués des organisations reconnues, exercera une autorité dirigeante et permanente. Il vient d’être constitué : la majorité y tient à une voix. Ses attributions sont considérables. Il devra agir sur la presse, sur les élections et sur les élus. Les centralisateurs à outrance, comme M. Guesde, auraient voulu qu’il étendît une véritable dictature sur les journaux, et même qu’il y eût un journal officiel du parti, auprès duquel tous les autres devraient chercher l’inspiration. On n’a pas osé aller aussi loin. Les journaux garderont leur liberté sur les questions de doctrine et de tactique ; on leur interdit seulement toute polémique blessante les uns contre les autres. Des communications leur seront faites par le comité général et même par les organisations diverses ; ils devront les insérer. Les rédacteurs seront responsables