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bonne foi, avec le ferme désir de détruire les préjugés et les défiances réciproques, garantiraient la paix publique et assureraient à la Porte le tranquille exercice de son pouvoir, ses revenus réguliers, sa force morale et matérielle. Elle a un intérêt primordial à créer et à développer un tel état de choses, car il est évident que, si elle combat ou néglige des améliorations aussi justes qu’urgentes, elle verra se perpétuer, avec le désordre administratif et les discordes religieuses et civiles, la série des révoltes, des répressions sanglantes, des interventions extérieures et des démembremens périodiques. Il ne faut pas être grand prophète pour en être convaincu. Le plus vulgaire instinct de conservation personnelle lui conseille donc d’éviter de pareils malheurs, et aux vrais patriotes de consacrer leurs efforts au succès de cette évolution pacifique.

— Assurément, dit le député, cette politique serait très salutaire, mais il est bien douteux qu’on la suive.

— Ceci, repris-je, échappe à ma faible compétence. En tout cas, vous garderez toujours, vous et vos amis, — ce doit être aujourd’hui votre consolation, — l’honneur d’avoir voulu pour votre pays des conditions d’existence plus justes et plus heureuses. Peut-être qu’après tout, vos idées, mieux préparées, mieux adaptées aux mœurs, aux traditions, aux nécessités sociales et aux formes de votre gouvernement, seront un jour, à la suite d’événemens inconnus, l’un des élémens les plus favorables à une solution paisible de la question d’Orient.

— Dieu le veuille ! dit le député en soupirant.


Cte CHARLES DE MOUY.