qu’une escale pour les bateaux à vapeur qui font tous les jours le va-et-vient de Nantes à Saint-Nazaire. Trois cales de près de 100 mètres de longueur chacune et d’une vingtaine de mètres de largeur et un môle de 35 mètres, bordé lui-même de deux petites cales pour les nacelles, sont plus que suffisans pour le mouvement local qui ne dépasse guère 3 000 tonnes, en général en produits agricoles.
Paimbœuf, qui n’était avant le XVIIe siècle qu’une pauvre bourgade habitée par quelques groupes de pêcheurs, a vu il y a une centaine d’années son importance grandir et diminuer d’une manière presque subite. L’insuffisance de tirant d’eau de la Loire d’une part, l’agrandissement des types des bateaux de l’autre, rendaient de plus en plus difficile l’accès du port de Nantes. Il y a un siècle et demi les grands navires à voiles qui traversaient l’Atlantique étaient déjà obligés d’alléger leur chargement pour atteindre l’opulent quai de la Fosse ; mais on pouvait assez facilement accoster à Paimbœuf situé à 10 kilomètres à peine de l’embouchure, et ce fut pendant un certain temps le point choisi pour le stationnement et les manutentions de presque tous les navires en retour ou à destination de l’Amérique et du Levant.
Les denrées coloniales étaient transbordées sur des gabares que l’on remorquait tant bien que mal pour remonter le fleuve. Les mêmes gabares le redescendaient sans peine au fil de l’eau, et rentraient à Paimbœuf plus ou moins chargées de nos produits indigènes, le plus souvent vides ; car la plus grande partie du commerce de Nantes a toujours été à l’importation, et le fret de sortie y fait bien souvent défaut, comme malheureusement presque partout dans nos ports de France. La continuité de ces opérations de chargement et de déchargement fit pendant vingt ans de Paimbœuf le port en quelque sorte avancé et tout à fait nécessaire de Nantes. Un développement de quais de plus de 2 kilomètres, et l’excellent mouillage des Quatre-Amarres, une rade profonde et tranquille, facilitaient toutes ces opérations ; et on était peut-être à la veille de compléter, par l’établissement d’un vaste bassin à flot avec tout son outillage, ce que la nature avait déjà très bien préparé lorsque l’éclosion presque subite de Saint-Nazaire provoqua une décadence rapide. Il y a une quarantaine d’années à peine, plus de 1 200 navires, jaugeant près de 1 700 000 tonnes, avaient débarqué à Paimbœuf 215 000 tonnes de marchandises, et en avaient reçu près de 180 000. L’affaissement a été presque