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Page:Revue des Deux Mondes - 1900 - tome 158.djvu/419

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date du 13 juillet, prononçait la clôture de la session. Cette mesure, en Italie, ayant pour conséquence d’annuler tous les projets de loi soumis au Parlement, et non encore votés, il en résultait que les projets de loi « réservés » par le général Pelloux n’avaient plus même d’existence virtuelle…

Plus de six mois se sont écoulés ; nous sommes en février 1899. Le général Pelloux, revenant à l’idée d’une législation définitive sur la sûreté publique, va saisir le Parlement de la question, ouvrant une nouvelle période d’agitation politique bien plus intense encore que la précédente. Effectivement, le 7 février, il distribuait aux députés des projets de loi sur le droit de réunion et d’association, sur les services publics et la presse.

La discussion des nouveaux provvedimenti commença, à la Chambre, le 16 février. Les opposans furent, dès le début, assez nombreux. La plupart d’entre eux objectaient que la cause des troubles avait été essentiellement économique ; que le remède, par conséquent, devait être également de nature économique ; qu’on n’obtiendrait rien par la répression ; et qu’il fallait, au lieu de sévir, améliorer le sort des populations. A cela le gouvernement répondait, comme l’avait fait le discours du Trône, au mois de novembre précédent, que le malaise économique était indéniable, mais qu’il était exploité par la propagande révolutionnaire. Mais le principal argument qu’on opposât au gouvernement consistait à dire que, l’ordre étant rétabli partout, il n’était plus nécessaire de prendre des mesures exceptionnelles pour le maintenir. Le général Pelloux avait beau jeu pour répondre que l’ordre ne régnait que grâce aux mesures exceptionnelles établies par la loi du 17 juillet, et que, lorsque cette loi serait venue à expiration, le 30 juin, il y avait lieu de craindre de voir les troubles recommencer. Cette opinion était, du reste, partagée par la grande majorité du Parlement. La séance du 4 mars eut un caractère décisif. Lu discussion générale étant terminée, le président du Conseil demanda à la Chambre de voter le passage à la seconde lecture, en déclarant très catégoriquement qu’il considérerait ce vote comme un vote de confiance, et comme signifiant, en même temps, que la Chambre approuvait l’esprit général des projets, sauf à leur faire subir telles modifications de détail que le gouvernement, de son côté, se déclarait d’avance disposé à accepter. Après cette déclaration, le passage à la seconde lecture fut voté par 310 voix contre 93. Ces chiffres sont à retenir ; car