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Page:Revue des Deux Mondes - 1900 - tome 158.djvu/671

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assurer les relations des diverses parties de l’organisme entre elles est donc la plus générale et la plus essentielle. Elle appartient à l’ensemble du système. Celle qui consiste à établir les relations conscientes avec le milieu extérieur est, — au point de vue physiologique, — secondaire et accessoire. C’est une fonction de perfectionnement, entée sur la précédente qui est déjà, elle-même, une fonction de perfectionnement. Elle appartient à une partie spécialisée du système général, à l’écorce cérébrale.

Les relations de l’animal avec le monde extérieur peuvent être réalisées d’une manière qui suffit à l’entretien de la vie, sans devenir conscientes ; et cela par le simple jeu des organes nerveux généraux, à l’exclusion de l’écorce cérébrale. L’organe de la vie psychique les rend seulement plus parfaites : il permet à l’être vivant de réagir, d’une manière appropriée et rationnelle, aux excitations et aux atteintes du milieu ambiant ; il lui en assure la domination. Tandis qu’il appartient aux philosophes de considérer les manifestations de l’Intelligence et de la Volonté en elles-mêmes, comme si elles existaient pour elles-mêmes, et pour couronner, en quelque sorte, l’œuvre de l’organisation animale ; il est permis à des physiologistes de voir, dans cet épanouissement de la vie psychique, surtout un moyen de perfectionnement de la solidarité organique.


II

Les relations conscientes de l’animal avec le monde extérieur offrent deux aspects : le milieu ambiant agit sur l’animal par la sensibilité ; l’animal réagit sur le milieu par le mouvement volontaire.

Le contact du monde extérieur se traduit par des excitations qui impressionnent les organes sensoriels placés en surveillance à la périphérie du corps. Ces impressions, pur ébranlement moléculaire, sont transportées du point où elles ont été recueillies, c’est-à-dire de la frontière de l’organisme, vers un poste central, sorte de station intermédiaire, appelée centre nerveux, et qui se trouve dans la moelle épinière ou les parties de l’encéphale qui lui sont homologues, voire même dans des masses ganglionnaires indépendantes de l’axe nerveux. La nécessité de cette étape interposée sur le trajet de l’impression est absolue. La règle ne souffre pas d’exception : aucune impression n’est jamais conduite