Grâce à cette association des cycles réflexes, l’influx nerveux stimulateur arrivé à l’un des centres se propage plus ou moins aux autres. Les manifestations fonctionnelles correspondantes à un grand nombre de cycles accompagnent celle du centre primitivement stimulé et concourent à l’exécution d’un acte complexe. De là une synergie fonctionnelle répondant à une stimulation simple.
Tous les actes nerveux qui se produisent, dans l’économie, sont ainsi des associations d’actes élémentaires, plus ou moins étendus en réponse à une excitation plus ou moins simple.
En définitive, et de degré en degré, tous les centres tendent à être reliés, plus ou moins étroitement, en une vaste association. Théoriquement, il est permis de dire que l’action réflexe est universelle, c’est-à-dire que l’excitation peut se propager à tout le système, à toute la moelle, dès qu’un seul arc réflexe entre en branle.
Mais, en fait, il en est autrement. Un centre ne communique pas avec une égale facilité avec tous les autres. Il communique plus aisément avec certains, et ceci est également intelligible dans le cas des neurones, comme dans celui des réseaux. Le consensus des activités élémentaires pour l’exécution d’un acte d’ensemble dépend alors d’une question d’organisation, c’est-à-dire du degré d’intimité des liaisons anatomiques des centres élémentaires.
Tout le problème de l’influence du système nerveux sur les fonctions de la vie consiste précisément à démêler ces associations, ou groupemens de différens ordres ; à discerner, dans la société universelle qui constitue la moelle et les centres cérébraux, ces sociétés plus particulières, et de les délimiter, en quelque sorte géographiquement.
La constitution de ces sortes de corporations dans l’Etat général dépend de diverses circonstances ; et, en premier lieu, d’une structure préétablie, tenant à l’organisation même. En second lieu, elle dépend, dans une certaine mesure, de la distance ; les centres voisins étant, quelquefois, mais pas toujours, en connexion plus intime.
Cependant la constitution anatomique n’est pas tout : toutes les liaisons ne sont pas préétablies, fixées fatalement et à tout jamais, comme dans une machine à organes rigides. Il y a plus de souplesse et d’élasticité dans les machines vivantes. Aussi