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LES CAUSES DIRECTES
DU
DIX-HUIT BRUMAIRE

III[1]
IMPOT PROGRESSIF ET LOI DES OTAGES
RETOUR DE BONAPARTE


I

L’impôt progressif de 100 millions sur les riches avait été déguisé sous le nom d’emprunt forcé ; le remboursement devait se faire en domaines nationaux ; seulement, ces biens ou leurs signes représentatifs ayant subi une dépréciation énorme, les prêteurs n’auraient en main qu’un gage à peu près illusoire. Aussi l’annonce seule de l’impôt, avant même que l’on sût comment il serait assis et réparti, répandit la panique parmi tous ceux qui possédaient encore en France et dépensaient. Au lieu de faire fructifier leur argent et de le mettre en activité, ils ne songèrent plus qu’à le retirer de la circulation, à le recueillir hâtivement, à l’enfouir en lieu sûr ; l’effet fut foudroyant, l’arrêt des transactions instantané.

La loi décidant l’impôt en principe avait été votée par les

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 avril.