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Page:Revue des Deux Mondes - 1900 - tome 160.djvu/226

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d’une solution, c’est-à-dire de la diminution de sa tension par rapport à celle du liquide pur. On aperçoit dès lors, d’un coup d’œil, le champ ouvert à ces études et leur enchaînement. Il a fallu d’abord créer l’instrumentation et les méthodes de mesure, c’est un premier chapitre. En second lieu, une fois obtenus les résultats numériques, on a dû les confronter avec les conditions qui les font varier, c’est-à-dire chercher les relations qui lient la dépression de vapeur de la solution à la quantité du corps dissous, à la température de la solution, et enfin, comme le souhaitait déjà, en 1844, le célèbre physicien Regnault, à la nature chimique des deux corps, le dissous et le solvant. Ces trois catégories de relations s’expriment précisément par les trois lois de Babo, de Wüllner et de Raoult. Dans une troisième partie se trouvent examinés les rapports qui existent entre les données tonométriques et les données cryoscopiques, osmotiques et électriques des solutions. L’exposé des applications vient clore ce programme. Il ne saurait être question de le développer ici. Il suffira d’en marquer les traits principaux.


III

La question des mesures est la première à examiner. C’est le nœud de tous les problèmes physiques. Il s’agit de déterminer la tension de vapeur d’un liquide tenant en solution un corps étranger. Il semble que l’opération ne soit pas plus malaisée pour la solution que pour le liquide isolé et pur. En principe, cela est vrai ; mais en fait, les difficultés sont beaucoup accrues, pour diverses raisons et, entre autres, par la nécessité où l’on est de maintenir constante la composition de la solution, c’est-à-dire de faire en sorte que la formation et l’élimination des vapeurs n’en modifient point la concentration. Ces difficultés, les différens expérimentateurs ont essayé, avec plus ou moins de succès, de les résoudre. Delà une multiplicité des procédés tonométriques. On peut, avec M. Raoult, les distinguer en deux groupes : les procédés dynamiques ou d’ébullition et les procédés statiques.


La méthode d’ébullition consiste à faire bouillir la solution dans des conditions telles que sa concentration reste invariable, à noter la température et à observer le baromètre. La lecture du baromètre fait connaître la tension de vapeur cherchée, puisqu’il est admis qu’à la température d’ébullition, la tension de vapeur du liquide est égale à la pression atmosphérique, — ce qui n’est vrai, d’ailleurs, qu’autant