journaux du pays et tout ce qui est nécessaire pour écrire à leur famille.
La Maison de famille instituée dès 1896 a reçu :
En 1895 | 14 000 visiteurs. |
— 1896 | 18 006 — |
— 1897 | 39 167 — |
— 1898 | 40 568 — |
— 1899 | 41 300 — |
Cette progression constante du nombre des visiteurs démontre que la Maison de famille est de plus en plus appréciée par les pêcheurs. C’est autant de gagné sur les cabarets où se dépensent l’argent et la santé.
Pour compléter l’étude de l’action bienfaisante des Œuvres de mer sur nos pêcheurs du large, nous ne devons pas négliger d’ajouter qu’avant le départ pour les lieux de pêche, la Société fait donner dans les ports d’armement, par ses médecins, des conférences sur la démonstration du coffre à médicamens et sur les soins médicaux d’urgence que l’on peut administrer aux malades et blessés en l’absence de médecin. Cette précaution est sage, car, malgré la clarté de leur médecin de papier, les capitaines auraient certainement de l’hésitation à faire usage du coffre à médicamens, si, au préalable, une conférence pratique, vraie leçon de choses, ne les habituait pas au maniement de ce coffre.
La meilleure preuve de la vitalité d’une œuvre est la résistance qu’elle oppose aux coups du sort. À ce point de vue, la Société des Œuvres de mer a fait la preuve complète ; car, si jamais œuvre ne fut plus éprouvée, jamais non plus on n’en vit réagir avec plus de vaillance.
En vérité, on peut dire que la Société des Œuvres de mer sort d’une série noire. Sans compter les accidens que l’on a pu réparer, elle a perdu deux navires, le premier sur la côte de Terre-Neuve en 1896, le second tout récemment, en avril 1899, sur les côtes d’Islande.
Le premier venait de déposer des malades à l’hôpital Saint-Pierre. Il cherchait à regagner le banc au plus vite ; forcé de louvoyer au milieu d’un brouillard épais, des courans le détournèrent peu à peu de sa route et il vint se briser sur un rocher. Le dernier, en Islande, courait parallèlement à la côte ; il se croyait sûr de sa route ; mais, dans ces parages, il n’est pas rare que des perturbations magnétiques dues au sol volcanique de