La rupture de la paix avec l’Angleterre donna aux rebelles de puissans alliés ; les escadres britanniques bloquèrent la côte et ne laissèrent plus les renforts aborder à Saint-Domingue.
Rochambeau essaya de lutter quelques temps encore ; étroitement investi dans le Cap Français, il dut se résoudre à accepter, le 28 novembre 1803, la capitulation que les Anglais lui offrirent.
Le général Ferrand réussit à gagner, avec 600 soldats dévoués, la partie espagnole de l’île. Il s’enferma dans Santo-Domingo et résista aux attaques de Dessalines. L’Empereur noir, après un siège de vingt et un jours, fut mis en déroute par le contre-amiral Missiessy (mars 1805).
Un soulèvement des Espagnols coûta la vie à Ferrand, en novembre 1808 ; mais 1 200 braves maintinrent encore pendant huit mois le drapeau français à Santo-Domingo.
Le général Barquier ne rendit la place aux Anglais, le 15 juillet 1809, qu’après avoir épuisé ses vivres et ses munitions.
La colonie française de Saint-Domingue est devenue, en 1825, la République indépendante d’Haïti. Mais, pendant plus d’un demi-siècle, la citadelle du Cap Français, où reposent les cendres d’un des vainqueurs de Toussaint Louverture, s’est appelée le fort Hardy.