à un cours, à une discussion, à une séance de gymnastique, de boxe ou d’escrime, ou à l’une de ces réceptions qui, à part l’étiquette du costume et des manières, rappellent à peu près les réunions mondaines, ils s’imaginent être entrés dans une école, dans un music-hall, dans une salle de meeting, dans un club ou dans un salon. En effet, le settlement est tout cela à la fois et bien d’autres choses encore, comme on va le voir.
D’abord, l’école. Elle est multiple, elle s’ouvre aux deux sexes, aux enfans comme aux adultes ; elle embrasse, à des degrés divers, ces trois ordres d’enseignement : primaire, technique, universitaire. L’enseignement primaire, qui est donné dans les settlements diffère probablement de celui qu’on donne dans les Board schools par l’esprit et la méthode : il n’en diffère pas sensiblement quant aux programmes et aux matières étudiées. En ce qui touche l’enseignement technique, ce sujet demanderait une compétence spéciale que je n’ai point et des études comparatives détaillées que je n’ai pas eu le loisir de faire. D’ailleurs, — j’ai là-dessus le témoignage de tous ceux qui ont écrit sur les settlements ou qui m’en ont parlé, — l’éducation primaire n’est pas le but qu’on s’y propose ; elle y est purement accessoire et, en quelque sorte, accidentelle, puisqu’elle fait double emploi avec une institution qui est elle-même un des principaux organes de la vie sociale. Quant à l’enseignement technique, quelques-uns des collaborateurs de l’œuvre des settlements seraient d’avis de l’éliminer sans réserve, comme absolument étranger à la mission qu’ils se sont donnée. En effet, les settlements n’ont pas été fondés pour apprendre à l’artisan son métier, mais pour former en lui l’homme et le citoyen. Ailleurs, on lui enseignera à se servir de ses doigts ; ici, on lui enseigne à se servir de son cerveau. On prétend l’élever à la vie intellectuelle ; on veut qu’après avoir été, tout le jour, le prolongement d’une machine, la main qui met en jeu une roue ou fait agir un outil, il redevienne, pour quelques heures, un être qui pense et qui sent. Chacun de nous, sa journée finie, dépouille le professeur, l’avocat, le médecin, l’ingénieur, et demande une émancipation, une détente nécessaire au plaisir, à la vie sociale, à une conversation avec ses égaux où il effleure tous les sujets, un seul excepté, celui-là précisément qui a fait