ou les traités dont il est fait mention, dégage, contrôle et, au besoin, critique la pensée générale de l’article.
L’histoire, la géographie, le droit usuel, l’économie politique, la physiologie, la géologie, la botanique, l’hygiène publique et domestique reviennent fréquemment sur les programmes. Les origines de la langue, l’évolution du saxon et de l’anglais primitif, les œuvres de Langland, de Chaucer et de Wycliffe attirent un assez grand nombre d’étudians. Chaque leçon raisonnée est doublée d’une leçon de choses. L’hiver est consacré à des promenades archéologiques parmi les vieux monumens de Londres ; l’été à des excursions botaniques dans les comtés voisins. A Bermondsey, on enrégimente les jeunes gens pour ces excursions. Ils campent en plein air, sont soumis à une stricte discipline, et une partie de leur journée est consacrée à des exercices militaires. Les ambulanciers de Saint-Jean leur apprennent le service des brancards, les pansemens provisoires et les premiers soins à donner en cas d’accident. Des cours de dessin conduisent leurs élèves jusqu’aux premiers examens de la grande école d’art de Kensington ; les apprentis-ingénieurs sont dirigés sur la voie qui les achemine vers les écoles spéciales. Les langues classiques et les mathématiques ne sont pas absolument négligées, puisque, à Toynbee Hall, on m’a assuré qu’on avait mis plusieurs candidats en état de passer heureusement l’examen d’entrée (matriculation) de l’Université de Londres. Cet ensemble de cours constitue moins un enseignement supérieur qu’un enseignement général. Ce sont, — pour employer un vieux mot, qui était et demeure très significatif, — les « humanités » de l’ouvrier. A mesure qu’il s’élèvera, elles monteront avec lui ; ou plutôt ce sont elles qui l’entraîneront dans leur lente évolution ascensionnelle vers un idéal chaque jour plus haut.
Quelle place tiennent la politique et la religion dans ce vaste système pédagogique en formation ? Les membres des settlements appartiennent, sans nul doute, à un parti politique, mais ils s’interdisent de faire servir au succès de telle ou telle cause l’influence morale qu’ils se sont acquise. Je vois, dans le Magazine, très intéressant et très bien fait, publié, chaque mois, par le settlement de Bermondsey qu’une société s’y est créée pour examiner les lois d’intérêt général. C’est un petit parlement en miniature. On y pérore, on y discute ; on y forme et on y renverse des cabinets, comme à Westminster, et les conservateurs ont besoin de