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les efforts bien entendus, celle de la division du travail. La vieille astronomie ne pouvait plus suffire à embrasser toutes les sciences nouvelles nées dans ses observatoires : la météorologie, le magnétisme terrestre, s’en détachaient et réclamaient des établissemens séparés où ils fussent chez eux ; il fallait reconnaître le même droit à l’astronomie physique.

L’année suivante (1875), en présence de l’avis favorable émis par l’Académie des sciences, le ministre de l’instruction publique saisit la Commission du budget d’une demande de crédit de 50 000 francs pour parer aux premiers frais d’organisation et d’entretien d’un observatoire ; et la même somme fut ensuite votée annuellement sur les budgets de 1876, 1877, 1878, 1879. L’observatoire fut installé provisoirement à Montmartre, boulevard Ornano, au lieu même où s’étaient achevés les préparatifs de l’expédition du Japon.

Il fallait trouver le lieu d’une installation définitive. On avait le choix entre deux domaines de l’État : la Malmaison et Meudon. Le directeur des Bâtimens civils conseilla à M. Janssen de demander Meudon. « Ce beau domaine, dont le château avait été incendié après la guerre, était porté au compte de la liquidation pour une somme dérisoire, et, s’il était vendu, il était morcelé et dépecé. Il y avait donc une raison d’intérêt national à conserver à l’État un aussi précieux domaine qui, indépendamment de l’observatoire, pouvait se prêter à d’autres installations d’ordre scientifique et à des travaux et des expériences de tous genres. » On y a, en effet, installé la station de chimie végétale, un service de ballons militaires, etc.

La demande fut agréée; mais le domaine était encore occupé par l’armée, et M. Janssen dut d’abord se contenter d’une hospitalité provisoire dans le parc, où il fit dresser les instrumens et les cabanes revenues du Japon. Au fur et à mesure de l’évacuation, on put s’étendre davantage et s’installer plus commodément. Cependant il s’agissait d’obtenir la construction d’un véritable observatoire. M. Janssen présenta au gouvernement un projet d’ensemble, comprenant la restauration partielle du château et son appropriation à l’usage astronomique, la remise en état des communs pour y placer la direction, le personnel, les bureaux, la bibliothèque, les collections, enfin la restauration de la grande avenue de Bellevue et de la magnifique terrasse. En 1878, sous le ministère de MM. Léon Say et Bardoux, à la suite de rapports