houillères indigènes un débouché régulier : nous y avons renoncé en considérant que les pays voisins, l’Allemagne en particulier, ne sont pas désireux d’augmenter leurs ventes et que, selon toute probabilité, ils élèveraient leurs prix d’une somme égale au droit, de façon que les consommateurs français ne tireraient aucun avantage de la suppression de celui-ci : le cours en France est, en effet, réglé par la cote des charbons indigènes, supérieure en général à celle des charbons anglais et allemands. Nous avons importé en 1899 plus de 10 millions de tonnes, provenant surtout d’Angleterre et de Belgique. La houille est exempte de tout droit d’entrée en Allemagne, en Angleterre, en Autriche, en Belgique, en Italie. Elle est frappée, à l’importation en Russie, de droits élevés, qui varient de 2 fr. 50 à 10 francs la tonne, selon la nature du combustible et la frontière par laquelle il est introduit. Si nous examinons la marche de la production houillère du monde depuis quarante ans, nous voyons que les États-Unis sont le pays où l’accroissement en a été le plus rapide. De 20 millions de tonnes en 1864, ils sont arrivés à près de 230 millions en 1899, c’est-à-dire à un total plus de onze fois supérieur. En 1860, la Grande-Bretagne donnait 84 millions de tonnes, l’Allemagne 15, la France 10. La première n’a donc pas tout à fait triplé sa production en quarante ans, la seconde l’a presque décuplée, et nous, plus que triplée. En Belgique, l’augmentation a été relativement faible.
L’étude de la production doit être complétée par celle de la consommation : car, si certaines contrées, comme l’Angleterre, produisent plus qu’elles ne consomment, d’autres, comme la France, sont dans la situation inverse et consomment plus qu’elles ne produisent. Le Royaume-Uni est le fournisseur d’un grand nombre de contrées, qui sont ses tributaires pour la houille. Sous l’influence de la demande énorme des derniers temps, et aussi de la préoccupation d’un épuisement possible, dans une période donnée, de ses gisemens, l’Angleterre a manifesté quelque velléité de mettre obstacle à la libre sortie de ses charbons. Mais, à l’heure où nous écrivons, aucune mesure de ce genre n’a été soumise au Parlement, et nous serions surpris si, une fois l’émotion causée par la hausse passée, il était donné suite à ces idées. Après avoir constaté que, dans le seul mois de mai 1900, il avait été exporté 4 millions de tonnes, certains industriels se sont plaints que ce phénomène rendît plus