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la tonne : il semble que les Américains ne cherchent pas à pousser les cours, mais à maintenir une certaine stabilité ; ils sont en cela fidèles à la politique que suivent la plupart de leurs grands syndicats industriels, qui cherchent à concentrer en leurs mains la direction des marchés et dont la puissance s’excuse et se justifie presque en s’exerçant dans le sens de la modération.

L’activité des prospecteurs est tournée vers la découverte de dépôts cuprifères : la production du cuivre aux États-Unis, durant le premier semestre de 1900, a été supérieure de 10 000 tonnes, soit environ 8 pour 100, à celle de la période correspondante de 1899 ; les cours actuels permettent de reprendre l’exploitation d’un certain nombre d’anciennes mines abandonnées ; mais il ne semble pas encore que cette augmentation de production dépasse les besoins, bien que, dans plusieurs industries, on cherche à remplacer le cuivre par des substances moins chères. Les gisemens sont limités ; ils demandent des capitaux considérables pour être mis en valeur : sous ces divers rapports, le métal rouge mérite presque d’être classé parmi les métaux précieux.

Un métal qu’il convient de ranger sans conteste dans cette catégorie est le platine, dont les principaux gisemens connus existent en Russie : une société française, au capital-actions de 22 millions, a été récemment constituée pour exploiter ces mines, dont la production annuelle, bien que représentant une grande partie de celle du monde, ne dépasse pas quelques tonnes ; les autres contrées où on rencontre ce métal sont l’Algérie, la Nouvelle-Galles du Sud et la Nouvelle-Zélande. Le platine, qui a une valeur comparable à celle de l’or, avait servi, vers le milieu du XIXe siècle, à frapper en Russie des monnaies, dont les échantillons subsistent encore.

Quant au mercure, la production annuelle en oscille aux environs de 4000 tonnes, dont plus d’un tiers est fourni par la célèbre mine d’Almaden en Espagne, un quart par les États-Unis, un dixième par la Russie, un septième par l’Autriche, le reste par l’Italie et le Mexique.

La production de l’étain, qui est d’environ 76 000 tonnes métriques, tend à diminuer depuis quelques années : plus de la moitié est fournie par la région asiatique des détroits, le reste par la Tasmanie, l’Australie, Banka et Billiton, la Bolivie, le Japon, le Mexique, le Portugal, la Russie. C’est un des métaux dont les cours subissent les fluctuations le plus considérables : la livre,