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quelques années plus tard, en 1805, avec l’ingénieur anglais Murdoch, qui, de son côté, avait essayé de retirer et d’utiliser le gaz de la houille, Leurs efforts réunis triomphèrent des difficultés. L’éclairage au gaz commença d’être employé, d’après leur système, dans un certain nombre d’usines et de fabriques, en Angleterre. En 1812, cet éclairage faisait son apparition dans les rues de Londres. Six ans plus tard, en 1818, il était essayé à Paris sur la place du Carrousel. L’usage s’en répandit progressivement dans tous les pays.

Il faut arriver à 1856 pour voir surgir un nouvel agent, le pétrole. L’existence de cette substance, qui sort de terre comme l’eau des sources, dans un grand nombre de pays, était comme de toute antiquité, mais ce n’est qu’à cette époque, relativement récente, que l’on commença à l’exploiter. Très rapidement le pétrole se substitua à l’huile, dans les usages domestiques.

La lumière électrique eut enfin son tour. On sait qu’elle est employée sous deux formes : l’incandescence et l’arc voltaïque. Les lampes à arc étaient restées, depuis le temps de Davy, confinées dans les laboratoires. Ce n’est que vers 1870 que l’exploitation industrielle en devint possible, grâce aux diverses espèces de régulateurs, de brûleurs ou de bougies, inventés par Lontin, Gramme, Siemens, Japy, Helmer, Jablochkoff, Jamin. Mais, de toutes ces inventions, celle qui contribua le plus à la diffusion de l’éclairage électrique et à son adoption dans les usages domestiques l’ut celle des lampes électriques à incandescence, sans combustion, due à Edison, et à ses émules Swan, Lane Fox, Hiram Maxim.

C’est au moment de ce grand développement de la lumière électrique que l’industrie du gaz, qui paraissait condamnée à disparaître devant son brillant concurrent, fut vivifiée par la découverte, ou plutôt par l’heureuse utilisation de l’incandescence due aux oxydes des terres rares. Le docteur Auer von Welsbach donnait, en 1885, une première solution du problème, encore un peu insuffisante : en 1892, la solution était complète. Le gaz pouvait désormais tenir tête à l’électricité et partager avec elle le monopole de l’éclairage moderne, c’est-à-dire de l’éclairage intensif.


II

Nos sources lumineuses ordinaires sont des gaz, qui brûlent sous l’action de l’oxygène de l’air, c’est-à-dire, plus brièvement, des flammes. L’éclat de la torche, celui de la bougie, de la chandelle, de la lampe