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Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 3.djvu/219

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QUESTIONS SCIENTIFIQUES

LES FUMÉES ET LES GAZ
DE L’ATMOSPHÈRE


Les anciens, en considérant l’air comme un élément, s’en faisaient une idée infiniment trop simple. L’atmosphère qui nous enveloppe est un mélange très compliqué. Nous vivons, en réalité, dans un nuage de poussière, de fumée et d’émanations gazeuses dont beaucoup sont nuisibles et délétères : ce sont des impuretés qui souillent ce que nous convenons d’appeler l’air chimiquement pur.

Les gaz les plus malfaisans, parmi ces matériaux étrangers, ne sont pas immédiatement apparens ; ils ne se manifestent pas à la vue. Les fumées et les poussières, au contraire, sont visibles : elles se révèlent par leur accumulation, en troublant la limpidité de l’atmosphère. Lorsque l’on approche d’une grande ville, on aperçoit une sorte de brume qui noie les détails du tableau et en estompe les traits. Cette buée, bien visible, en particulier, du haut des collines qui entourent Paris, flotte comme un léger brouillard au-dessus de la ville, et l’habille d’une sorte de voile. Elle est formée par les débris de tous les objets qui se manipulent et se détruisent sans cesse, dans le mouvement de la cité, les poussières soulevées du sol, les particules de charbon et de suie déversées des cheminées, tous les fragmens, en un mot,