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Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 3.djvu/453

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REVUE MUSICALE


Théâtre de l’Opéra. : Le Roi de Paris, opéra en trois actes ; paroles de M. Henri Bouchut, musique de M. Georges Hüe. — Théâtre de l’Opéra-Comique : L’Ouragan, drame lyrique en quatre actes ; paroles de M. Emile Zola, musique de M. Alfred Bruneau. — Concerts du Conservatoire ; le Requiem de M. Gabriel Fauré ; la Symphonie en ut mineur de M. Saint-Saëns.


Le Roi de Paris est l’opéra printanier, l’opéra petit modèle, qui succède régulièrement au grand opéra d’hiver. C’est assez la coutume, à l’Académie nationale de musique, que la « saison » ou « l’exercice » annuel se partage entre quelque chose d’insupportable et quelque chose d’indifférent. Il arrive même que l’ouvrage du moindre format est de la qualité la meilleure. Je n’en citerai que deux exemples : la Cloche du Rhin, de M. Samuel Rousseau, qui ne fut pas sans intérêt, et un autre opéra, trop délaissé, qui contenait plus de musique en trois actes que tel autre en cinq ; opéra d’Orient, d’un style très pur, original, abondant en trouvailles de rythme, de mode et de mélodie : la Thamara de M. Bourgault-Ducoudray.

Le Roi de Paris, qui ne vaut ni le premier ni surtout le second de ces deux ouvrages, n’est cependant pas à mépriser. D’un bout à l’autre du drame, — le chemin d’ailleurs est court, — la musique suit l’action. Elle en marque avec fidélité les péripéties et le progrès avec justesse ; elle ne la contredit et ne la détourne jamais ; il est rare qu’elle la ralentisse. On ne reprendrait pas, au cours de ces trois actes, plus de deux ou trois hors-d’œuvre : le divertissement obligatoire, avec la fâcheuse pavane y sarabande, passe-pied ou autre branle ; au dernier tableau, avant l’assassinat, un intermède d’orchestre, une sorte d’annonce symphonique, en style d’Ambigu plutôt que d’Opéra,