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LE PEUPLE CHINOIS
ET
LA RÉFORME



Les troupes alliées occupent Pékin et rayonnent dans toute l’étendue du Tchéli ; — la cour de Chine, toujours réfugiée à Ksi-An, débat avec opiniâtreté les termes de paix que lui dictent, tranquillement installés dans la capitale, les représentans des puissances coalisées ; — aux hésitations impériales on oppose l’ultima ratio et l’on mobilise avec fracas ; c’est aujourd’hui la paix, on se demande si demain ce ne sera pas de nouveau la guerre ;… et, tout à coup, au milieu de cette crise dont on ne voit pas la fin, l’empereur Kouanghsü parle à son peuple dans la forme traditionnelle de l’Édit et, dans un langage qui ne manque pas de hardiesse et surtout de franchise, il dénonce la décadence notoire de son empire et réprouve les erreurs et les abus séculaires de tout son corps administratif, qui en sont la cause et dont les conséquences ont amené la catastrophe présente. Il continue en proclamant l’urgente nécessité de réformes radicales dans les institutions, les lois et les méthodes nationales et déclare sa résolution de les entreprendre sans plus tarder ; sur le mode à adopter pour y procéder, il hésite encore, mais annonce à l’avance que c’est dans les méthodes et les systèmes de l’Occident qu’il faut le chercher : il veut une épuration complète de tout ce qui est suranné et mauvais dans l’édifice vermoulu du monde chinois, et il entend y substituer tout ce qu’il y a de