la banlieue parisienne, dans les départemens du Nord. Aussi la question du chauffage des serres est-elle à l’ordre du jour, et revient-elle sans cesse dans les congrès. En France, on se sert presque partout du thermo-siphon, ou chauffage par circulation d’eau chaude, tandis que la vapeur a peu d’adeptes. Le problème à résoudre pour celle-ci est le règlement de la chaleur : la vapeur d’eau est toujours à cent degrés. Au contraire, on peut amener l’eau à toutes les températures de à 100 degrés : le thermo-siphon a pour lui sa grande simplicité, la facilité de la conduite, la continuité et la régularité du chauffage. Quelques savans préconisent l’électro-culture ; mais il faudrait des épreuves répétées, concluantes, économiques, pour que celle-ci entrât dans le domaine de la pratique.
Avec certaines espèces, le forçage n’a pas besoin d’une si coûteuse installation : ainsi les muguets se laissent fort bien forcer en chambre. Placez les pots dans des soucoupes garnies continuellement d’eau et dans un appartement bien chaud, couvrez-les de mousse bien fraîche ou de sable. Au-dessus de chaque pot, ayez un autre pot renversé d’égale grandeur dont vous fermez l’ouverture à la partie supérieure ; après quelques jours, lorsque les bourgeons ont fait leur apparition, enlevez le pot supérieur, et pendant quelque temps encore remplacez-le par un chapeau en papier ; tout d’abord les feuilles, par suite de la privation de lumière, ont un aspect jaunâtre, mais cette teinte disparaîtra bientôt pour faire place à un vert frais et tendre.
Ce qui semble encore une utopie, ce qui demeure la pierre philosophale des disciples de saint Fiacre, la quadrature du cercle végétal, le carré de I’hypoténuse horticole, c’est la rose bleue : c’était autrefois la tulipe noire. Que de vains essais, que de légendes autour de cette fleur qui recule sans cesse dans le mirage de l’idéal ! Mais Dame Nature estime sans doute que l’azur du ciel, le myosotis, la sauge, la centaurée, le bluet des champs doivent nous suffire, et que déjà nous lui avons arraché assez de secrets. De guerre lasse, certains industriels ont tenté des imitations artificielles : tranchons le mot, la falsification a fait des siennes, et, un beau jour par exemple, on vendait à Paris des œillets verts 2 francs la pièce. La police, flairant quelque imposture, les saisit, les envoya au laboratoire de la ville de Paris, où M. Girard reconnut qu’on avait baigné dans une matière colorante les tiges des fleurs fraîchement coupées ; la matière