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millions ; par l’Allemagne, de 90 ; par l’Egypte, de 65 ; par les Etats-Unis, de 47 ; par la Russie et le Brésil, chacun de 27 ; par l’Angleterre, de 26 ; par la France, de 17 ; par la Suisse, de 13 millions de francs. Ce port laisse bien loin derrière lui Venise, où le tonnage des navires entrés et sortis n’atteint guère plus de la moitié de celui de Trieste.


III

L’Allemagne n’a de côtes que sur sa frontière septentrionale, qui s’étend de l’embouchure de l’Ems à l’ouest jusqu’à celle du Niémen à l’est : les points et ports extrêmes sont Emden et Memel. L’isthme du Schleswig-Holstein rompt la ligne côtière qui va de la Hollande à la Russie ; le canal Guillaume, qui unit l’Elbe à la baie de Kiel, a eu pour objet d’éviter aux navires la longue et parfois difficile navigation autour du Jutland danois. La Mer du Nord s’est ouvert à plusieurs reprises des passages dans les côtes : c’est ainsi qu’elle a formé le golfe de Dollart, à l’embouchure de l’Ems ; celui de Jade, à l’embouchure du Weser. Les principaux, ports, tels qu’ils se présentent successivement de l’ouest à l’est, sont Emden, Wilhelmshaven, Bremerhaven, Cuxhaven, Hambourg, Kiel, Travemunde, Lübeck, Wismar, Rostock, Stralsund, Swinemunde, Dantzig, Konigsberg, Memel. Le premier, est de beaucoup le plus important de tous, est Hambourg, dont la fondation est attribuée à Charlemagne. Il édifia, dit-on, en 808, une église entre l’Elbe et la rive orientale de l’Alster, y installa un évêque et construisit un fort pour la défendre contre les incursions des païens. Cette rade, assez profondément avancée dans les terres pour être à l’abri des violences de la Mer du Nord, attira sur ses bords un grand nombre de colons de la Saxe. Brûlée en 1072 par le Danois Karl Kruko, la ville fut bientôt reconstruite et tomba, au commencement du XIIe siècle, sous l’autorité des comtes d’Holstein, qui augmentèrent ses privilèges. La disparition de la plus grande partie de l’île d’Helgoland, dont il ne subsiste plus aujourd’hui qu’une sorte de grand rocher, cédé en 1890 par l’Angleterre à l’Allemagne, et la destruction de Bardevick par Henri le Lion, amenèrent à Hambourg un afflux considérable de population. Conquise en 1223 par Kanut VI, roi de Danemark, elle fut vendue par son fils Waldemar au comte d’Orlamünde. La municipalité