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au centre, le sabre à la main. Il fut admis que cette attaque aurait chassé l’ennemi de Hochsdorf.

Ce sont bien là les anciennes formes tactiques, mais la manœuvre a changé de caractère, comme le prouve l’opération du lendemain 13 septembre.

Ce jour-là, le roi de Wurtemberg commande les 13e, 14e, 15e corps d’armée et un corps de cavalerie à deux divisions, à la tête duquel s’est placé l’Empereur d’Allemagne. Le roi manœuvre contre un ennemi marqué aux ordres du général de Plessen, comprenant quatre divisions d’infanterie et une division de cavalerie.

Le roi de Wurtemberg fait attaquer de front par les 13° et 15e corps, tandis que le 14e corps devait, par un mouvement concentrique, attaquer le flanc droit de l’adversaire. Le front d’attaque avait ainsi, au début, Une longueur de plus de 15 kilomètres. Le général de Plessen présente un front défensif fixe ; dès lors, l’attaque progresse en se resserrant. D’autre part, l’Empereur, après avoir accompagné le 14e corps dans son mouvement enveloppant, jette son corps de cavalerie contre le flanc et les derrières du général de Plessen.

Aux manœuvres impériales de 1900, les modifications tactiques que comporte l’application des doctrines qui viennent d’être indiquées apparaissent en pleine lumière.

Dans les journées des 7 et 8 septembre, une division (la 42e) est lancée à deux marches en avant de son parti. Elle manœuvre en rideau, se déploie sur un front qui, au premier abord, paraît hors de toute proportion, rompt le combat dès qu’elle se sent menacée d’enveloppement, se dérobe, contre-attaque et retarde ainsi la marche de l’adversaire. Puis elle l’attire dans une direction déterminée, pour permettre au gros de son parti d’attaquer en flanc.

Les fronts de marche sont systématiquement étendus, de grands intervalles existent parfois entre les divisions, auxquelles la plus grande initiative est laissée.

Les officiers qui mènent le combat sont pénétrés de l’esprit du nouveau règlement.

« Le rôle du chef est d’amener le plus grand nombre de fusils au feu. Tout combat visant des résultats décisifs conduira à couvrir d’une ligne épaisse de tirailleurs tout l’espace disponible pour le déploiement. On observera qu’une troupe appelée