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surface a regagné sa position originelle. L’onde est alors constituée pour la première fois. Elle embrasse toutes les parties auxquelles s’est étendu le mouvement pendant la durée de la vibration du centre. Son front est à la distance que la vitesse de propagation lui permet d’atteindre, dans le temps qu’a duré la vibration centrale. Et puisque, par définition mécanique, l’espace parcouru dans le temps 1 est la vitesse même v, l’espace parcouru dans le temps t sera vt. D’autre part, cet espace vt représente la largeur de l’onde, — dite longueur d’onde, — et cela, en vertu de la définition même, puisqu’il embrasse toutes les particules qui ont été mises en mouvement depuis le début de la vibration et qui sont, toutes, encore simultanément ébranlées au moment précis où elle finit. La longueur d’onde est donc mesurée par le produit de deux nombres : l’un, qui exprime la vitesse de propagation dans le milieu, — l’autre qui exprime la durée de la vibration.

Nous voici bien près d’en avoir fini avec ces notions préliminaires, indispensables à l’intelligence du mouvement ondulatoire. Il ne reste plus qu’un dernier détail à préciser. On vient de suivre la naissance, le transport et l’évanouissement d’une onde unique provoquée par un ébranlement solitaire du centre. Il n’y a pas de difficulté à saisir ce qui arrivera si, après un délai arbitraire, on provoque un second ébranlement qui suit le premier : une deuxième onde suivra la seconde, à une distance facile à supputer. Puis une troisième, s’il se produit un troisième ébranlement. Et ainsi de suite. La surface de l’eau sera ridée par une série d’ondes concentriques qui courent les unes après les autres.

C’est ce qui arrive, en effet, dans le cas ordinaire où le premier ébranlement communiqué au centre a été suffisamment violent. Et il l’est toujours dans le phénomène naturel de la chute d’une pierre dans un étang. La petite surface centrale exécute une seconde vibration après la première, une troisième après la seconde. Seulement, ce n’est pas un délai arbitraire qui les sépare. La seconde vibration commence sans délai, aussitôt que la première a fini : et, conséquemment, l’onde deuxième emboîte le pas à la première sans intervalle ; et, de même, la troisième à la seconde, et ainsi de suite. Toute la surface du liquide est en action : les ondes successives se touchent. L’observation démontre l’équidistance des ondes. Et il suit de là que