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Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 5.djvu/681

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800 à 1 600 trillions de vibrations. Il y a, au résumé, trois sortes d’effets principaux dus aux radiations extraites, par le prisme, de l’émanation solaire : l’effet lumineux, l’effet calorifique et l’effet actinique. Mais il y en a vraisemblablement d’autres, moins connus ; et, par exemple, d’après G. Le Bon, l’effet radio-actif. L’effet actinique s’étend à partir du jaune en allant vers le violet. L’effet calorifique va, en sens inverse, depuis le bleu jusqu’à l’extrémité du côté rouge. Il y a des parties où les vibrations sont capables des trois espèces d’actions : d’autres où elles n’en produisent que deux : d’autres enfin où elles en déterminent une seule. Ceci n’indique, entre elles, aucune différence essentielle. Elles sont homogènes les unes aux autres : la différence est moins en elles, qui ne se distinguent que par la rapidité du mouvement, que dans les réactifs qu’on leur oppose et qui répondent, chacun suivant sa nature, à quelques-unes d’entre elles et non aux autres. Il n’y a, en réalité, que des radiations de diverses réfrangibilités, c’est-à-dire des vibrations de l’éther de diverses fréquences ou de diverses longueurs d’onde, croissant, d’une façon continue, d’une extrémité à l’autre du spectre.


Un nouveau progrès a été accompli, le jour où l’on a connu le sens de la vibration lumineuse, et où l’on a su qu’elle était perpendiculaire à la direction du rayon. Cette notion nous a été fournie par les phénomènes de polarisation.

Il n’est pas possible, ici, d’entrer dans de bien longs détails, à cet égard. Il faut se contenter du fait essentiel et de sa conclusion générale. Le fait de la polarisation est, tout entier, dans l’anecdote relative au physicien Malus qui l’a découvert. Il regardait, de sa fenêtre, les vitres du palais du Luxembourg, illuminées par le soleil, et il considérait le faisceau lumineux réfléchi qui lui arrivait. Il l’examinait au travers d’un cristal transparent de spath d’Islande, qu’il faisait tourner entre ses doigts. Son étonnement fut grand en constatant qu’à un certain moment la lumière était éteinte : le champ de vision était obscur. Le fait d’un certain faisceau de lumière qui ne traverse pas un corps transparent est remarquable. Il faut que ces rayons aient subi (par suite de leur réflexion sur les vitres) une modification singulière ; car la lumière ordinaire traverse parfaitement le cristal de spath, et fournit même, habituellement, deux images des objets qui l’émettent.