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Les fumiers produits par les animaux, les résidus de l’alimentation humaine, ont été employés de tout temps.

Des gisemens de phosphate ont été signalés à Madagascar ; il est probable qu’on en trouvera d’autres. S’ils sont exploités, si la monture en est faite sur place, ils constitueront une ressource pour les terrains avoisinans, et, en général, pour les parties de l’île où ils peuvent être amenés sans être grevés de trop de frais. C’est surtout, comme nous l’avons dit, aux terres acides, riches en matières organiques, que le phosphate naturel convient. Mais, à défaut d’autres engrais phosphatés, on peut l’employer dans toutes les terres.

S’il était possible de le traiter sur place pour en faire du superphosphate, on augmenterait beaucoup l’importance de la découverte de ces gisemens. Une pareille industrie pourrait s’établir, si l’on trouvait, à proximité, des gisemens de pyrite permettant de fabriquer l’acide sulfurique nécessaire à cette transformation. D’après les renseignemens qu’a bien voulu nous fournir M. Le Myre de Vilers, il existe sur la côte Est des pyrites de fer abondantes et riches, qui pourraient être utilisées pour cette fabrication.

Le calcaire apparaît en beaucoup de points, et, si l’on trouve du combustible à proximité, on peut le transformer en chaux par la cuisson, en choisissant les calcaires les plus purs, donnant une chaux grasse, et en rejetant les calcaires magnésiens, qui ne fournissent qu’un produit se délitant mal.

L’emploi de la chaux sera subordonné aux moyens de transport. En raison des grandes quantités qu’il en faut pour obtenir de l’effet, ce n’est qu’à proximité des gisemens qu’il semble possible de l’utiliser.

Comme ressources locales, nous devons encore signaler les cendres végétales, qui apportent en même temps du phosphate, de la potasse et de la chaux, c’est-à-dire les élémens qui manquent le plus souvent. On doit utiliser celles dont on dispose, mais bien se garder d’en produire dans ce seul dessein, car on aboutirait à la destruction de la végétation forestière de l’île, qu’il y a, au contraire, intérêt à maintenir et à étendre.

De toutes manières, même dans les localités d’un abord facile, l’amélioration du sol par les élémens qui lui manquent entraine des dépenses importantes.

Quand il s’agit de cultures ordinaires, comme celles des