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de Madagascar. Les bœufs sont depuis très longtemps une des principales richesses de l’île ; on peut même dire que l’avenir de la colonie réside surtout dans l’élevage des bœufs, notamment des bœufs à bosse, qui existent en grand nombre dans toutes les parties de l’île, surtout dans le Nord, dans l’Ouest et dans le Sud-Ouest.

Les soins donnés actuellement aux bêtes par les indigènes se réduisent à peu de chose. En toute saison, chaque jour, les animaux sont conduits au pâturage ; le soir, ils sont ramenés au village, où un parc leur est réservé. Pendant les pluies (novembre à février), et jusqu’en août, ils se maintiennent dans un bon état d’embonpoint ; mais, dès octobre, les herbages sont desséchés, et les bœufs maigrissent sensiblement. Il y aurait grand intérêt à développer les cultures fourragères et à faire des approvisionnemens de foin, ou, ce qui pourra être plus utile, d’herbes ensilées, récoltées pendant la saison pluvieuse.

L’élevage du porc est très répandu, principalement en Imerina et en Betsileo. Les moutons et les chèvres sont peu nombreux ; l’âne existe en assez grande quantité ; le cheval est d’introduction récente.

On trouve à Madagascar toutes les volailles d’Europe ; les Malgaches en élèvent surtout dans le voisinage des villes, où l’écoulement en est possible ; mais ils en prennent peu de soin.


V

Depuis de longues années déjà, le contact des Européens a modifié le mode d’exploitation des richesses naturelles, tel que nous l’avons exposé, et a favorisé l’introduction de diverses espèces végétales. Mais ce n’est guère que depuis la conquête que ces efforts ont été dirigés d’une façon méthodique. Examinons d’abord les efforts faits par l’administration du gouvernement général.

Dès le début de l’organisation des services civils, au commencement de 1896, le service de l’agriculture fut installé à Madagascar.

Créé pour favoriser les entreprises de colonisation et pour activer le développement agricole de notre nouvelle colonie, il commença à recueillir tous les documens pouvant intéresser le colon agricole à un titre quelconque (valeur des terres, nature de la végétation, méthodes de culture, etc.).