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Le mûrier, introduit depuis une trentaine d’années, n’est pas encore très répandu ; mais déjà, malgré le peu de soins qu’on lui donne, on a obtenu des résultats encourageans.

Le développement et l’amélioration de l’industrie séricicole deviendraient une source de richesses pour certaines régions de l’île. Des efforts ont été faits dans ce sens ; c’est ainsi que, récemment, un ménage de sériciculteurs français, venant du Gard, est arrivé à Tananarive pour diriger une magnanerie modèle, et qu’un système de primes encourage les indigènes à planter des mûriers et à élever des vers à soie. Le climat de l’Imerina est très favorable à cette industrie, qui a beaucoup d’avenir dans la colonie.

L’élevage du bœuf a toujours été considéré comme une des principales richesses de Madagascar ; mais on s’est gravement trompé, quand on a cru qu’il serait possible de le développer dans toutes les parties de l’île.

Le Centre se prête mal aux entreprises de ce genre. Le climat trop sec pendant une grande partie de l’année et l’aridité natuturelle de tous les mamelons de l’Imerina et du Betsileo rendent particulièrement difficile la culture des plantes fourragères, et, par suite, la production du bétail, dans le massif central.

Les Malgaches arrivent à nourrir, sans trop de difficultés, quelques têtes de bovidés ; mais il ne faut pas espérer, dans les conditions actuelles, voir l’élevage prendre une grande extension sur les hauts plateaux. Les régions intermédiaires de l’Est, et surtout les parties Nord, Nord-Ouest, Ouest et Sud-Ouest, se prêtent beaucoup mieux à la production des bovidés.

Pour utiliser les terres qui ne peuvent convenir que pour les pâturages, il y aura intérêt à développer l’élevage du bétail. Il convient d’ajouter que, la plus grande partie des terres malgaches nécessitant l’intervention d’une grande quantité de fumier, l’élevage est le complément indispensable de toute entreprise agricole bien dirigée.

Ce sont les bêtes bovines, et particulièrement le bœuf à bosse, qui réussissent le mieux, et c’est sur leur exploitation que doivent porter surtout les efforts. Elles remplissent un rôle important en fournissant aux cultures le travail et le fumier et en servant ensuite à l’alimentation ; elles font déjà l’objet d’une exportation assez importante, qu’il deviendra possible d’augmenter, grâce à la proximité du Sud-Africain, qui offre un large débouché à tous les produits de l’île.