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multiplication de chacune d’elles et de la manière d’opérer la récolte, seraient de la plus haute importance pratique, et les champs d’essais situés dans les régions où ces plantes peuvent prospérer devraient avoir pour principal but de nous fixer sur les conditions d’existence et de développement de ces végétaux utiles.

Le caféier vient en beaucoup de points de l’île, depuis le bord de la mer jusque sur les hautes terres de la partie centrale ; c’est surtout sur la côte, et jusqu’à une altitude d’environ 700 mètres, qu’il pousse vigoureusement. On peut fonder sur lui de grandes espérances, en raison de la zone relativement étendue où il peut s’établir et de la facilité avec laquelle on peut écouler la récolte. Mais cette culture exige des soins assez grands, une terre profonde, et, quand celle-ci n’est pas assez riche, l’emploi de fumures et de terreau.

Le caféier n’entre en plein rapport que cinq ou six ans après la plantation ; il faut donc pouvoir faire des avances de capitaux notables pour entreprendre une exploitation d’une certaine importance. Mais celle-ci peut être établie comme annexe d’une autre exploitation et développée à mesure que les ressources augmentent. Une fois en plein rapport, la plantation des caféiers donne des résultats très rémunérateurs.

Le café Libéria pousse vigoureusement dans le voisinage des côtes. Le café à petits grains ou coffea arabica préfère, au contraire, le climat relativement tempéré des régions centrales et des zones d’altitude moyenne.

La petite quantité de café produite dans l’Imerina et dans le Betsileo est d’excellente qualité ; mais les terres du massif central sont trop médiocres pour qu’on puisse y planter le caféier sur de grandes étendues. On doit plutôt le considérer, dans le Centre de Madagascar, comme un arbuste de jardin qu’il faut entourer de soins minutieux, que comme une plante de grande culture.

Le cacaoyer est une plante des régions tropicales, qui ne se développe que dans des conditions spéciales de sol, de température et d’humidité. Son aire géographique est donc très limitée, mais, là où il réussit, il donne des résultats très avantageux. Des essais faits à Madagascar depuis un certain nombre d’années sont assez encourageans. C’est seulement sur les côtes, dans les endroits bien abrités des vents de mer, que les plantations semblent