Il y a diverses variétés de rayons de Röntgen, comme il y en a de rayons cathodiques. Ils forment toute une gamme et se distinguent les uns des autres par leur degré d’activité pénétrante. Il y en a d’ultra-pénétrans ; il y en a d’autres qui s’éteignent à quelques millimètres de leur source. Cela dépend de l’appareil générateur, du courant employé, et des autres circonstances de la production.
Lorsque le rayon de Röntgen vient à frapper un corps solide, et particulièrement un métal, il engendre des rayons de même nature mais d’une puissance pénétrante moindre. Ils sont aussi beaucoup plus actifs au point de vue électrique et au point de vue photographique. Ces rayons secondaires ont été étudiés par M. Sagnac. Dans les mêmes conditions, le rayon secondaire se résout en rayons tertiaires, et ainsi de suite. De telle sorte qu’il existe à la surface des métaux frappés par les rayons de Röntgen tout un système de radiations qui lui forment une enveloppe compliquée, conductrice de l’électricité et photogéniquement active.
On préjuge facilement que l’absence de diffusion des rayons de Röntgen entraîne d’autres différences avec la lumière, celles-là, capitales. Les rayons ne diffusent point, parce qu’ils ne subissent ni la réflexion, ni la réfraction. Si l’on a pu croire quelquefois à leur réflexion, c’est qu’ils étaient mêlés d’élémens étrangers, et, par exemple, de rayons ultra-violets. M. Gouy a démontré, avec une merveilleuse précision, que, en réalité, ils n’éprouvaient pas la plus petite réfraction. Ils ne présentent pas, non plus, le phénomène de la diffraction, ni celui de la polarisation.
La réflexion, la réfraction, la diffraction sont, avec la polarisation et l’interférence, les caractères universels des vibrations éthérées ; elles appartiennent à toute la série du spectre, depuis les plus lentes jusqu’aux plus rapides ; elles sont communes aux vibrations hertziennes, aux infra-rouges ou calorifiques, aux vibrations visibles et enfin aux vibrations ultra-violettes ou chimiques. Quant à l’interférence, l’opinion du monde savant n’est pas fixée sur le point de savoir si les rayons Röntgen permettent ou non de la réaliser. Il semble cependant que les phénomènes observés par M. Jaumann, au moyen de deux électrodes parallèles