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Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 10.djvu/197

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auraient pu servir de tête de ligne et de point de départ pour une communication rapide avec l’Angleterre. En 1800, l’Empereur Napoléon les reprit un moment en vue certainement d’une expédition sur la côte anglaise. Mais tout a été à peu près ensablé depuis. Le petit mouillage, qui avait pu présenter jadis des conditions d’atterrage assez satisfaisantes, a été à peu près comblé. L’abandon est aujourd’hui définitif.

Deux autres petites échancrures de la côte sont encore à signaler au-dessus et au-dessous d’Ambleteuse, Andreselle et Wimereux. Ce ne sont pas des ports, mais de simples plages d’échouage. La première présente même d’assez bonnes conditions nautiques pour qu’une grande compagnie anglaise ait cru pouvoir dans le temps demander l’autorisation d’y construire à ses frais et sans aucune subvention un port de commerce assez vaste et assez profond pour recevoir les navires des plus forts tirans d’eau. Il est inutile de dire l’accueil qui fut fait à cette offre au moins singulière et qui allait tout d’abord à l’encontre des intérêts de Boulogne et de Calais, déjà très atteints par la concurrence de Dieppe, du Havre et de Dunkerque.

La jolie petite plage de Wimereux n’a d’autre intérêt que d’être la banlieue tranquille de Boulogne où les baigneurs paisibles peuvent s’éloigner un peu du mouvement et du bruit et avoir une certaine illusion de la villégiature. Là est peut-être son avenir.

C’est à Wimereux pie le prince, qui devait douze ans plus tard devenir l’empereur Napoléon III, opéra, en 1840, une aventureuse descente, et fut arrêté dans sa seconde tentative pour le renversement de la monarchie. Comme tous les autres havres de la côte, Wimereux n’est plus qu’un hameau de pêcheur » ; il est et restera vraisemblablement à l’état de plage pittoresque où d’honnêtes familles viennent vivre pendant trois mois dans le calme et le repos.


III

Le seul port vivant de la côte est Boulogne. Il est et a été de tout temps le point d’attraction et de concentration, en quelque sorte le foyer de tout ce qui touche aux grands intérêts maritimes et militaires de la Gaule d’abord, de la France ensuite. Nous avons vu que Strabon, parlant des relations fréquentes qui