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Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 10.djvu/31

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tout de produire, de transporter et de transformer, puisqu’on ne produit, on ne transporte, on ne transforme que pour vendre. D’où l’utilité, à côté du service technique, fond et jour, — qui est proprement le service du travail, — d’un service administratif, qui est le service du commerce. De ce service commercial un ingénieur est le chef, avec un autre ingénieur comme auxiliaire ; — deux ingénieurs, parce qu’il faut « connaître le charbon » et que, pour le connaître, il faut être du métier. Le service commercial traite directement les affaires aux environs de la mine, mais il étend plus loin et de plus en plus loin il s’efforce d’étendre ses prises. La mine a son rayon de vente, déterminé par sa puissance productive d’abord, puis par la facilité, la rapidité, le bas prix des communications, par l’orientation des débouchés. Ce rayon de vente, ce cercle d’activité marchande, est divisé en sections, confiées chacune à un agent, qui « représente » la mine, — en prenant le mot dans son acception commerciale, — mais qui cependant n’y est point attaché, n’en est pas, n’est point de « la famille. » Le chef du service commercial, quand il a vendu le charbon, le livre ; il le fait embarquer par voie de terre dans les wagons, et, lorsque la concession est en outre desservie par un canal, comme c’est le cas pour certaines compagnies du Nord et du Pas-de-Calais, par voie d’eau, sur les chalands. Il joint alors à ses fonctions celles de chef du rivage ; il est sous quelques rapports le chef de gare principal et le maître de port de la Compagnie.

Mais on ne produit pas sans consommer, et la mine, qui produit abondamment, consomme abondamment aussi. Le chef d’approvisionnement fait face à ses besoins, fournit ce que réclament les services du fond et du jour, sur l’avertissement du chef de magasin, et avec l’aide d’un agent expressément chargé de l’achat des bois, dont la mine dévore d’énormes quantités.

Enfin, on ne couvre pas tant d’hectares de terrain, on n’a pas huit ou dix puits de mine en exploitation, des usines, des ateliers, un chemin de fer, on n’occupe pas des milliers d’hommes à toutes sortes de travaux, on n’a pas un domaine industriel et un domaine agricole, tant de propriétés bâties et de propriétés non bâties, sans avoir par là même des accidens, des procès, des chicanes et des impôts. Le chef du contentieux mène et règle tout cela. Et tout cela, comme le reste, tout aboutit à l’organe central de toute entreprise grande ou petite, la Caisse, avec les services