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LE DUC DE BOURGOGNE
EN FLANDRE

III[1]
LA REVANCHE DES LIBERTINS


I

La nouvelle de la bataille d’Oudenarde parvint à Versailles le 14 juillet. Pour mesurer l’effet que ce désastre allait y produire, il est nécessaire de savoir quel était alors l’état de la Cour et entre quels partis elle se divisait.

Déjà nous avons eu l’occasion de dire que durant ces années un peu moroses où l’influence de Mme de Maintenon avait été prépondérante, entre la retraite de Mme de Montespan et l’arrivée de la Duchesse de Bourgogne, c’est-à-dire de 1680 à 1697, une sorte de demi-royauté avait été exercée par la Princesse de Conti, la fille légitimée de Louis XIV et de Mlle de La Vallière. Belle, aimable, douce, tenant de sa mère, à la fois par la grâce et par le peu d’esprit, elle avait occupé à la Cour le premier rang sinon par la préséance, car la Duchesse d’Orléans et (ce qui ne laissait pas de lui être sensible) sa demi-sœur la Duchesse de Chartres passaient devant elle, du moins par les hommages dont on l’environnait, et par l’influence qu’elle exerçait sur Monseigneur,

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 juin 1902.