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Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 10.djvu/861

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près, la durée moyenne de la présence au fond, pour les arrondissemens minéralogiques d’Arras (9 h. 12) et de Douai (9 h. 14), pour le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais. Si, sur un autre point, l’arrondissement minéralogique de Chambéry, cette moyenne descend d’une quinzaine de minutes encore (8 h. 55), partout ailleurs elle est ou égale (Le Mans, Marseille, 9 h. 12) ou supérieure (Toulouse, 9 h. 20, Chalon-sur-Saône, 9 h. 31, Saint-Etienne, 9 h. 41, Bordeaux 10 heures, Clermont-Ferrand 10 h. 04, Nancy 10 h. 06, Poitiers 10 h. 07, et Alais 10 h. 30.) — En somme, pour 111 168 ouvriers sur les 115 000 environ qui, suivant les statistiques, formaient en 1900 l’effectif complet des ouvriers du fond, la durée moyenne, générale à toute la France, serait ou aurait été de 9 h. 27.

D’autre part, une seconde enquête, non moins officielle, celle dont l’Office du travail a fait connaître les résultats, il y a cinq ou six ans, sous le titre : Salaires et durée du travail dans l’industrie française, donnait comme durée moyenne du travail journalier dans les mines non pas même 9 h. 27, mais 9 h. 14. En analysant, en décomposant les élémens de cette moyenne, on voyait que douze entreprises minières, employant 8860 ouvriers, travaillaient huit heures ou moins de huit heures ; 31 entreprises, avec 53 593 ouvriers, travaillaient de 8 à 9 heures ; 17, avec 11 672 ouvriers, de 9 à 10 heures ; 2, avec 2 448 ouvriers, de 10 à 11 heures : aucune entreprise, et pas un ouvrier, au-dessus de 11 heures[1].

Par arrondissemens administratifs, le temps de travail variait, entre 8 heures (Saint-Etienne, Forcalquier, Aix) ; 8 h. 1/4

  1. Office du travail. Salaires et durée du travail dans l’industrie française, t. IV. Résultats généraux, 1897, tableaux IV (p. 38-39) et IX (p. 64-65). Il faut noter qu’au tableau IV, dressé par groupes et non par sous-groupes d’industries, les « mines » comprennent non-seulement les « mines de combustibles, » mais toutes les autres. De là sans doute la différence dans l’estimation de la durée moyenne du travail journalier par rapport à l’enquête faite en 1901 par le ministère des Travaux publics. Même observation pour les différences qu’accuserait aussi le tableau X (p. 74-75) par rapport au tableau IX.